saka

saka

jeudi 10 décembre 2009

bilan et programme

Je fume comme un pompier, je bois comme un trou et je pleure comme un veau. Ça, c'est le bilan.
Programme : courir comme une dératée pour échapper au précédent bilan.
Note : (Petit Robert 1968- je tiens beaucoup à cette date-là et à ce dictionnaire-là- : dératé, ée, n.(1743), adj., "gai, rusé, fin"; de "dérater" (1535) (pour supprimer la bile noire, pour faire courir plus vite les chevaux). Mod.(1835) : "courir comme un dératé" = très vite.
Eh ben, voilà, il suffit de s' y retrouver entre les abréviations, les dates, les guillemets etc.
Mais ce projet de "supprimer la bile noire", j'adoooore ! comme dirait le chanteur Philippe Cathrine (désolée, pas sûre de l'orthographe de son nom, il y a peut-être un "e" après le "h" ?)

dimanche 6 décembre 2009

"LE CONCERT" !!!!!

Eh bien, c'est la seule chose qui me redonne envie d'écrire : c'est un film formidable : humain, drôle, émouvant. Et bien d'autres choses encore... Depuis "La vie des autres", aucun film ne m'avait touchée à ce point. Moi qui suis justement très mal en point, cabossée, fêlée de toutes parts (au moins, d'après Michel Audiard -lire messages précédents- je laisse passer la lumière ! c'est une consolation quand on se sent au fond d'un trou noir...), pendant 2 heures j'ai été embarquée, emballée, habitée, j'ai tout oublié ! J'aurais aimé que le film dure une, deux heure(s) de plus.
Pourquoi faut-il toujours être rappelé(e) au quotidien, à la réalité ?

dimanche 15 novembre 2009

si par hasard...

... il y en a qui connaissent des blogueuses (?) encore plus nulles que moi, qu'ils me le signalent, s'il vous plaît, please, prego, por favor... Ça pourrait éventuellement me remonter le moral.

Eh bien, je crois que j'y suis arrivée..

Rien à ajouter ni à retrancher au texte précédent, mais cette fois-ci, la photo est à l'endroit !
De toutes façons, ma Christiane aurait été d'accord pour être à l'envers. Ça l'aurait même fait beaucoup rire ! Nous avons tellement ri ensemble...

Désolée pour les torticolis...

Pardon à ceux qui aimeraient voir la photo de Christiane Rochefort envoyée avec mon dernier message : je n'ai pas réussi à la mettre dans le bon sens. J'ai l'adresse d'une très bonne ostéopathe.

Christiane Rochefort


Elle, qui me manque tant, dans la dureté de ce que je vis en ce moment.
Extrait d'un de ses deux derniers livres ("Conversations sans paroles" -Ed. Grasset, 1997) :
"Ecoute, je vais te faire une honteuse confidence : ma mère me manque. A mon âge. Horreur. Après tout ce temps tranquille. Six décennies , sans douleur. Et voilà, maintenant, pour la première fois de ma vie, elle me manque.
A y regarder de près, ce n'est pas elle qui me manque : celle que j'ai eue comme mère, ma mère réelle. Celle-là, je ne la supporterai pas cinq minutes. Elle se rendrait tout de suite impossible. Se prendrait d'entrée pour ma mère et ce serait foutu. Je vois ça d'ici : perchée sur mon dos. Et la cravache. Symbolique, OK, elle ne tapait pas. Pas la peine : les mots, bien choisis, ça fait autant de dégâts. "
Voilà. Je pourrais presque en recopier des pages et des pages, mais je n'ai pas le courage. Relire ces pages me fait du bien, parce que maintenant c'est ce que je vis. Christiane, toujours en avance sur son temps, visionnaire : "Une rose pour Morrison" qui décrivait ce qu'il s'est passé en mai 68, deux ans avant. Christiane, oubliée, dans son purgatoire mais qui s'achèvera, parce qu'elle est un des plus grands écrivains français du 20ème siècle, parce que je l'ai lue et admirée bien avant de la connaître et de nouer avec elle une relation d'une richesse et d'une tendresse exceptionnelles, parce que : "te voilà, quel bonheur !" ces mots, son sourire et son regard quand j'arrivais chez elle, personne ne me les a jamais adressés avec autant d'amour et d'authenticité.

mercredi 4 novembre 2009

c'est bien, Internet...

Je viens de retrouver, par cet intermédiaire, un ami très cher, que j'ai osé appeler, (eu le culot, l'impudence, d' appeler ?) à une heure où dorment les gens dits "normaux", et il m' a répondu et je le rappellerai lundi ou mardi, et il a insisté pour que je le fasse. Il m'a dit qu'il était très heureux de mon appel. J'ai un peu honte de l'avoir tiré du lit mais fière qu'il ne m'ait pas jetée, oubliée. Je ne lui avais pas parlé depuis 10 ans, pourquoi, pourquoi ? Négligence, impression que le temps ne passe pas et, paradoxalement, passe si vite, que reste la proximité avec ceux qui ont été, restent, si proches au-delà des mois, des années. Le temps est une affaire personnelle et en même temps inéluctable, universelle, autre paradoxe... Mais, les clés de ce que l'on est maintenant se trouvent dans le passé. Je crois, (mais il y a longtemps que je le sais) suite à une longue et riche conversation avec un autre ami très cher , qu'il faut élucider, autant que possible, le processus de nos choix -ou non choix- avant de ne plus être.

vendredi 30 octobre 2009

Solitude...

Je l'aime, celle-là.

samedi 24 octobre 2009

On change d'heure...

Si on pouvait aussi facilement changer de vie... Deux fois par an.
"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes." a dit un écrivain : Henri Calet, oublié à tort, ne serait-ce que pour cette phrase-là.

Philip Roth

" Exit le fantôme", titre de son nouveau roman, dont je préfère, de beaucoup le titre anglais : "Exit ghost", ghost se traduit plutôt par "revenant", et j'aime le paradoxe de ce revenant qui sort, qui part ou bien qui revient, apparaît au grand jour ?
Extrait : " Mais le lot de douleur qui nous est imparti n'est-il pas en soi assez insupportable pour n'avoir pas à l'amplifier par la fiction, pour n'avoir pas à donner aux choses une intensité qui, dans la vie, est éphémère et parfois même non perçue ? Pour certains d'entre nous, non. Pour quelques très, très rares personnes, cette amplification, qui se développe de façon hasardeuse à partir de rien, constitue leur seule assise solide, et le non-vécu, l'hypothétique, exposé en détail sur le papier, est la forme de vie dont le sens en vient à compter plus que tout. "

mardi 20 octobre 2009

retour à "L'origine de la violence"

Quelques extraits : "Durant mon adolescence, le mot "juif", est soudain devenu important, sans raison, comme si j'avais pu prévoir qu'un jour, ma vie serait consacrée à l'élucidation d'une page d' histoire familiale dans un camp de concentration. Preuve à l'appui de ce pouvoir prophétique que certains, comme Hugo, attribuent à l'écriture, et auquel je crois assez, simplement parce que ce labeur minutieux, tous les sens rivés à la page, fait monter des vagues secrètes, révèle des domaines cachés, déterminants et amenés à paraître au grand jour. " (p.76)
" Mais un écrivain est un être bifide : lorsqu'on le croit investi dans l'action, il mène une autre vie, repliée, solitaire, réflexive et cette ombre qui le double a autant d'importance que la vie réelle. (...) Je cherchais mes explications, j'allais à l'origine des pourquoi comme les enfants et les fous se mettent en quête du trésor au pied de l'arc-en-ciel." (p.203)
Il y a aussi toutes ces évocations sur la peur acquise dès l'enfance, la violence qu'elle engendre et qui, de mon point de vue, est d'autant plus grave qu'on la retourne contre soi. Cela m'a beaucoup frappée, parce que mon roman "Opéra Café", publié voici bientôt 10 ans, débute ainsi : "La peur, vous connaissez ? Moi, oui. Les amis sont souvent des lâcheurs, mais elle, non. Elle est toujours là qui veille, prête à vous bondir à la gorge, à faire flageoler vos jambes. Parfois, je me dis que je n'ai pas peur mais que je suis elle. Tout entière. J'en suis pétrie, elle coule dans mes veines, sue dans chaque pore de ma peau. "
Dans "L'origine de la violence", voici ce qu'écrit, entre autres, l'auteur sur ce même thème : "La peur ne vous abandonnera jamais, pas plus que la violence. Vous demeurerez toujours l'enfant terrifié - et donc l'adulte blessé, agressé, violent. Vous aurez beau ensevelir la peur, l'entourer d'un corps de marbre et d'acier, elle ne vous quittera pas. Le mal est sans remède. "

entendu ce matin...

... à la radio,dans l'émission "le fou du roi" sur France Inter cette phrase qui serait de Michel Audiard :" L'avantage avec les gens fêlés c'est qu'ils laissent passer la lumière."
Cela m'a beaucoup rassurée, et m'a même fait plaisir.

lundi 19 octobre 2009

auto-baptême bis

Après réflexion, je me demande si je ne vais pas plutôt adopter le prénom inédit -je crois- de Maxune. J' ai hésité avec Maxime, à cause de Sainte-Maxime (Var), parce que je trouvais Max trop masculin, mais je ne me sens aucune affinité avec une sainte, quelle qu'elle soit (mon vieil héritage parpaillot, c'est-à-dire protestant pour les non-initiés, mot issu du languedocien qui signifie "papillon", car les rebelles huguenots portaient d'amples chemises blanches qui, quand ils fuyaient dans les garrigues lors des Assemblées du Désert réprimées par les Dragons du Roi, leur avaient valu ce surnom...). Bref, incapable de choisir entre Max (trop masculin) et Maxime,(trop sainte) j'ai opté pour Maxune. Si on réécrit la chanson, qui serait de Hervé Cristiani d'après Jey (merci, Jey !), ça pourrait donner : "Elle est liiiibre, Maxune, il paraît qu'on l'a vuue sur la Lune", ou bien "qu'on l'a vue suur la Lune", au goût de chacun, mais musicalement ça marche. Symboliquement aussi, car je me suis toujours sentie sélène, fille de la nuit et donc de Selêné (la lune, en grec). Et puis, cela me permet de m'affirmer comme une et indivisible, ainsi que tout un(e) chacun(e). Dieu ! (pardon, Dieu), que tout cela est futile mais comme je m'amuse ! Est-ce qu'un blog, ce n'est pas fait aussi pour débloquer, sans nuire à personne, puisqu'il n'y a de lecteurs que volontaires ?

dimanche 18 octobre 2009

Auto-baptême

Ce soir, j'ai décidé que je me prénommerai Max, à cause de la chanson : " Il est libre, Max, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ". Désolée pour l'auteur et/ou interprète, j'ai oublié son nom, mais il a une voix douce et agréable. Ce n'est pas très récent mais je suis incapable de dater, le temps passe si vite que j'ai du mal à l'évaluer. Et j'entends encore à mon oreille mémorielle: "il est liiiibre, Max..."Ce soir, ces paroles et cet air me sont revenus et j'ai décidé que, dorénavant, j' étais Max. Ou un espoir de Max.

mardi 13 octobre 2009

"L'origine de la violence"

C'est le titre d'un livre qui m'a happée pendant trois jours (ou nuits). L' auteur : Fabrice Humbert. C'est un livre extraordinaire, un de ces livres qui vous font l'effet d'être plus intelligent après l'avoir lu, qui vous éclairent aussi sur vous-même et vous donnent certaines clés. J'aurais aimé avoir été capable d' écrire ce livre-là. Il y a tout ce qui me fonde et me travaille depuis toujours : le nazisme, la déportation (comme par hasard, Buchenwald), la famille et ses secrets indicibles, l'écriture. Je viens de le terminer et là, vraiment, je suis trop sous le choc pour en dire plus. Et pourtant... Non, je ne peux pas encore en parler, je me sens trop impliquée, il faut que je prenne du recul et que je relise certains passages. Mais, pour tous ceux qui sont habités par ces thèmes, lisez-le, lisez-le et surtout, s'il ne vous touche pas, ne m'en parlez pas !

jeudi 8 octobre 2009

écrire, lire, et quoi d' autre ?

... Je ne sais pas. Est-ce dramatique , ou non (de ne pas savoir) ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c' est qu' après m'être fait remonter le moral (et les bretelles !) par un ami très cher , et trois heures de réflexion, de marasmes, de courses alimentaires, au sens premier du terme, etc. etc. , toutes choses fort déprimantes, je me suis propulsée devant mon ordinateur, j' ai ouvert le fichier de la "Lettre aux marâtres et à la Justice" et j' ai continué à tracer le sillon, j' ai écrit pendant une heure et demi, et les mots coulaient de source, c' était comme des bulles de champagne, légères, légères, et en même temps exemptes de toute ivresse, les mots qui venaient étaient des bulles de lucidité, qui s' enchaînaient avec grâce, aisance et ironie. Ceci dit, on verra à la relecture, moment crucial : la relecture, la correction, le vrai travail d' écriture. Mais, ce soir, je ne vais pas me plomber, j' ai retrouvé ce bonheur d' écrire et je me sens bien. J' ai écouté -regardé aussi, mais ce n'est pas le plus important- l' interview de Philip Roth sur France 5, voilà un écrivain d' une importance majeure, d'une intelligence affûtée, je suis une fan depuis longtemps, mais plus particulièrement touchée par ses romans de maturité, à partir du "Theâtre de Sabbath", et la trilogie : " Pastorale américaine", " J'ai épousé un communiste" , "La tache" et le magnifique " Un homme " paru l' an dernier en France. C' est tout ce que j' aime : lucidité, analyse toute en finesse de la psychologie humaine, hélas si banale! mais toujours traitée avec un humour, une auto-dérision, qui en font quelque chose de toujours neuf, jubilatoire, jouissif ! Je retrouve ce sentiment avec les livres de Richard Ford, autre grand écrivain américain, lui aussi auteur d' une trilogie (décidément, j' ai un truc avec les trilogies !) mais sans doute plus dans l' affect que Philip Roth, ce qui n'est pas une critique. Mais quand même, ces écrivains américains, quel(s) talent(s) ! Je me sens, face à eux, plus que toute petite : insignifiante. Mais quels bonheurs de lectures ils me donnent !

vendredi 2 octobre 2009

avant de mourir, j' aimerais... :

1/ finir d' écrire le texte sur les marâtres et la justice, parce que ça pourrait rendre service à beaucoup de gens, surtout en ce qui concerne la "Justice", belle utopie démocratique. Quant aux marâtres, je précise qu' il s' agit de la deuxième épouse d' un père...
2/ lire tous les livres que j' accumule in extenso alors que le temps, lui, n' est pas extensible.
3/ décider que, non, je ne suis pas responsable de tous les malheurs du monde et surtout de ceux de mes ami(e)s et que je ne peux leur apporter grand-chose à part une écoute attentive mais impuissante, hélas ! Et qui, parfois, vous retombe sur la gueule parce qu' on n' a pas donné les " bons conseils " même si on a essayé en toute bonne foi et amitié.
4/ entendre : " je me mets à ta place " plutôt que l' inverse : " ah, si tu étais à ma place ! " ou, pire, l' affirmation accusatrice : " TU ne te mets pas à ma place ! ". Inutile de protester, de dire que : "si, on comprend ( ou du moins qu' on essaie) ". Parce qu' il va de soi - pour l' interlocuteur - qu' on n' a jamais vécu la même souffrance que lui.
5/ entreprendre la "réduction" du caveau familial, entièrement occupé, ce qui signifie : mettre tous les restes des "vieux" morts dans un seul cercueil et libérer les "étagères" (12, donc 11 après réduction) pour les morts à venir, dont moi, bien sûr. Ne soyez pas horrifiés, mourir et cohabiter dans la mort comme dans la vie sont des choses naturelles, et me semblent préférables à ces crémations, trop radicales et violentes -pour ceux qui restent, surtout- mais bon, j' imagine qu' à ce stade de ma réflexion sur le devenir de notre corps après la mort, je n' aurai plus jamais d' autres lecteurs.

jeudi 1 octobre 2009

Décidément, ça doit être plutôt Alzheimer...

... parce que le titre du message précédent faisait allusion au fait qu' une fois de plus j' avais oublié le processus consistant à ajouter une photo. J' ai cru l' avoir retrouvé, mais non ! Réjouissez-vous, vous aurez échappé à la photo et je n' aurai pas vécu un moment de masochisme supplémentaire à me montrer sous un jour défavorable. J' ai essayé parce que j' aime bien aller jusqu' au bout d' une entreprise, si minime soit-elle mais là, j' en ai marre !!!!

Alzheimer or not ?

Je voulais publier une photo, où je suis totalement atroce - décidément, je dois être vraiment maso - un matin, au lever, drapée dans un peignoir de bain blanc, j' ai l' air de peser 120 kilos minimum MAIS c' est dans le jardin de ma maison du Gard, ET je suis en train d' écrire et je ne me suis pas rendue compte que j' étais prise en photo, alors tant pis, je ne vais pas cracher sur la représentation d' un des gestes les plus importants de ma vie : écrire, sur du papier, avec un stylo à encre ou à bille, ou autre. Pour être honnête, j' écrivais mes rêves de la nuit, apparemment incohérents, décousus etc. mais dont je sais qu' ils ont un sens et que je dois le trouver. Parfois, j' y arrive, parfois non et peut-être que quand j' y arrive, je me trompe ? C' est bien possible, je ne me suis jamais fait confiance. Ce que je sais, c' est que si je n' écris pas mes rêves tout de suite, au réveil, ce qui explique ma tenue négligée, peignoir, cheveux hirsutes et avachissement sur la table de bois peint en bleu crètois, ils s' enfuient au fil du jour et ne me laissent plus que de vagues impressions, réminiscences, et l' impression que je suis peut-être passée à côté de quelque chose d'important, qui m' aiderait à comprendre qui je suis et pourquoi je suis. J' ai des carnets entiers de rêves qui, parfois, se retrouvent dans des écrits de fiction, modifiés, aménagés mais ceci m' intrigue, je me demande parfois si je ne suis(si nous ne sommes) pas qu'une fiction de nous-mêmes, ou plusieurs fictions, peut-être, modifiables et adaptables aux circonstances de la vie que nous ne pouvons pas maîtriser. Le "je pense donc je suis " de Descartes, postulat qui m' a toujours inspiré une grande méfiance, est peut-être plutôt " je rêve donc je suis ". Les animaux, et les chats en particulier, rêvent, j' ai appris ça en psycho-physiologie et on ne peut nier qu' ils sont, même si on ne leur attribue pas de pensée, ou de conscience d' être. Ce qui me semble plutôt une bénédiction. Je n' ai jamais aimé Descartes, c' était un de mes points communs avec Christiane Rochefort.

jeudi 24 septembre 2009

Soyons modeste...

Excusez-moi pour ma prétention en ce qui concerne le message précédent : je ne vais pas choquer beaucoup de monde, puisque je ne pense pas avoir des milliers de lecteurs, je vais juste en choquer deux ou trois (individus, bien sûr) mais, bon, tant pis...

Je vais choquer beaucoup de monde...

... mais, en fait, je m' en fous. Il y a une chose qui me surprend, depuis longtemps, c' est cette reconnaissance obligatoire à nos mères de nous avoir mis au monde. C' est gentil, mais on ne m' a pas demandé mon avis ( à vous non plus, je suppose ? ). Surtout qu' en ce qui concerne les gens de ma génération, elles n' ont pas fait exprès, abominable phrase sur le plan syntaxique, mais que je maintiens en ce qui concerne le sens. Comment ne se sont-elles pas rendu compte qu' en nous donnant la vie, elles nous donnaient la mort en même temps ? Comment ne se sont-elles pas rendu compte qu' en nous faisant les otages de leur couple raté, ou de leur névrose conjuguée à celle de leur partenaire ( le père, ah, ah, ah ! ) notre vie ne nous appartenait plus qu' à moitié (ou moins, selon les cas qui sont tous particuliers ? ) Comment n' acceptent-elles pas leur propre mortalité ? Pourquoi nous persécutent-elles, nous culpabilisent-elles sans cesse jusqu' à leur dernier souffle ? Qu' est-ce que ce chantage d' autant plus effroyable que non dit : tu es au monde grâce à moi ? Mais quel monde ? Le leur ? J' en veux pas. Le mien ? Quel mien ? Celui qu' elles ont pourri, perverti ? Si c' était un cadeau, il ne devrait pas y avoir d' intérêts inconsciemment - j'espére - exigés. En principe, un cadeau, c' est un cadeau, ce n' est pas un rendu pour un prêté, ou vice-versa ? Si ? Ah bon ? Alors, désolée, je n' avais pas compris ça, étant née immature comme tout un chacun, mais j' aurais aimé avoir les règles du jeu en main, clairement énoncées. Je ne suis pas sûre du tout que j' aurais accepté le "cadeau".

mardi 22 septembre 2009

aujourd' hui c'est l' automne...

Ça, c'est un scoop ! Isn' it ? En fait, il y a une erreur de calendrier, samedi c' était l' automne (les jours précédents aussi), avec pluie, fraîcheur - pour ne pas dire froid, mais les gens qui habitent le Sud exagèrent toujours - et ce 22 septembre c' était le retour du soleil et de la chaleur, un jour de début d' été, extrêmement agréable. Ceci dit, je ne sais toujours pas où j' en suis. Ni même si je suis quelque part. J' ai souvent l' impression d' habiter un no man's land de la vie, décalée, à côté, désespérément éprise de mes longues heures de solitude, vitales, de lecture ou pas, de musique ou pas, suspendue dans le temps et l' espace, dans mon univers qui est celui d'une absence-présence au monde. Parce que je ne suis pas une misanthrope, qu' on ne s' y trompe pas. J' aime la rencontre et le dialogue avec les autres, mais pas tous, ceux avec qui on peut vraiment parler sans se renier, se poser mutuellement de vraies questions, je déteste les échanges superficiels où l' on ne parle que pour faire du bruit, chacun enfermé dans un rôle, une posture, on se parle parce qu' on n' est pas des sauvages, n'est-ce-pas ? C' est bien, ça permet d' entendre le son de sa voix, mais ça s' arrête là, et finalement, un dialogue avec un petit-duc m' enrichit beaucoup plus qu' une "communication" en langage partagé avec quelqu' un de mon espèce, c'est-à-dire humaine.
Communication, mot galvaudé. Dans le sens étymologique : le fait d'établir une relation avec quelqu' un, quelque chose. Ce " quelque chose " me semble ouvrir des perspectives intéressantes, la communication ne se réduit pas à un échange civilisé avec êtres de la même espèce, utilisant un langage commun, mais avec tout un monde souterrain - ou aérien, ou aquatique- , mystérieux, à explorer éventuellement, si on le souhaite et ça, c' est vraiment bien.
C 'était mon quart d' heure de philosophie du Café du Commerce. Bon, ça fait du bien de temps en temps.

dimanche 6 septembre 2009

moi, je ne sais pas où j' en suis...

Et vous ?
Merci à Jey, unique abonné de mon blog, merci aussi aux éventuels lecteurs anonymes ou non ( merci, Danielinu). J' ai mis de l' ordre dans mon bureau ( c'est-à-dire sur ma table , miracle, miracle ! ) parce que je suis dans un mouvement et dans un désir d' écrireMais je reste paralysée devant ma bibliothèque, exponentielle, alors que les étagères ne le sont pas. Je voudrais me retenir d' acheter des livres mais je n' y arrive pas. C' est sans doute une addiction, une de plus, mais boire un whisky est beaucoup plus rapide que lire un livre : j' ai toujours peur d' en manquer (je parle des livres), alors j' en achète plus que je ne peux en lire, et parfois, je fais des (re)découvertes et je lis les livres deux ou trois ans ou plus après les avoir achetés. Après tout, ce n' est pas si mal : si je ne n' avais pas acheté ces livres au moment où j' en avais envie,j' aurais oublié qu'ils m' ont fait envie, parfois je me contrains à attendre qu'ils sortent en "poche" mais ceux-là, ce sont les rarissimes, ceux dont je sais que je peux les attendre parce que je les désire trop. Oups ! Je me rends compte que ce que je viens d' écrire peut sembler une métaphore, peut être interprété et retenu contre moi ( aaargh ! je deviens parano, là ! ). Eh bien, non ! désolée, j' aime les livres, la vraie (?) littérature. Que représente cette parenthèse ? J' aime les polars qui sont aussi de la littérature (Fred Vargas !) , je me sens encore influencée par un conformisme intellectuel : " il y a LA GRANDE littérature, et des livres qui n' en font pas partie... " Assez, assez ! De ces catégories, de ces jugements de valeur improbables. Il faut être capable d' accepter d' être improbable, inqualifiable, inclassable. Ce n' est pas facile. Mais c' est intéressant, il suffit de trouver ( ou retrouver) l'énergie nécessaire..

mercredi 2 septembre 2009

J' essaie encore !



En fait, je me rends compte que j' ai publié des photos du jardin, mais pas de la maison. Pleine d' audace, je tente de récidiver : en principe, si j' y arrive, photos de l' armoire aux portes volées et de l' espace salle à manger.

Incroyable ! Ça a marché !


Mais je n' ai pas compris pourquoi : le hasard ? Sans doute... Mais peu importe, si mon blog est mort, à quoi bon m' acharner. Je suis comme ça, je m' acharne sur des trucs morts ou inexistants ou invisibles, sauf pour moi. Etrange, non ? Je crois que ce monde m' est de plus en plus, non pas étrange mais, pire, étranger.
Eh ben, voilà, j' ai encore tenté ma chance et j' ai réussi : deuxième photo de mon petit paradis ! Les photos ont été prises par mon amie Larck Maack qui est venue partager ce moment de sérénité et de plénitude.

je suis nulle..


... mais ce n' est pas un scoop. Je voulais publier une photo de ma maison du Gard, cet été, pour changer des photos d' hiver et je ne sais plus le faire ! Enfer et damnation ! Il paraît qu'un blog où il n' y a qu'un message par jour est un blog mort ! Alors, le mien est archi-archi-archi mort... Mais ce n' est pas grave parce que je suis quasiment dans le même état, psychologiquement parlant.
C' était une très jolie photo, platanes et marronnier en feuilles et en douceur d' ombrage. Je suis très, très déçue. Je vais essayer encore mais je n' y crois plus.

jeudi 13 août 2009

journée internationale des gauchers

En voilà une nouvelle ! Entendue ce matin sur France Inter. Ça serait ma fête et personne ne me l' a souhaitée ! Me voilà triplement minoritaire : née un 29 février, huguenote et gauchère. Il paraîtrait que les gauchers sont d'un plus petit poids à la naissance, plus créatifs ( ah, quand même ! ), plus fragiles (ça, j' en sais quelque chose) et ont une espérance de vie moindre (au moins une bonne nouvelle !) et aussi persécutés par les papillons de nuit ! Non, ça, c' est une blague, c' est juste parce qu' il y en a un, entré par la fenêtre de mon bureau -il fait si bon le soir dans nos contrées du Sud - qui n' arrête pas de venir se heurter contre moi, je suis désolée, j' espère qu' il ne se fait pas trop mal.
Finalement, mes journées commencent bien à minuit (ceci en réponse à quelqu' un qui me demandait quand commençait pour moi la journée, il devrait lire ce blog où j' ai déjà manifesté cette malheureuse propension à commencer à vivre quand la majorité dort ). Ceci revient au début de ce texte : un gaucher scientifique, ou tout au moins historien, disait qu' être gaucher revenait à vivre sans cesse à contre-courant, même dans les plus infimes détails du quotidien et des ustensiles : ciseaux, couteaux, fourchettes etc. , il est vrai qu' il s' agit d'une sorte de jonglerie permanente mais on s' y fait.
Les animaux peuvent-ils être gauchers ? Ce serait intéressant de se pencher sur la question, si ce n'est déjà fait. Quand ma chatte me salue le matin, elle ne me tend pas la patte mais les deux, en équilibre sur son derrière. Les chats ou chiens seraient-ils ambidextres?

dimanche 9 août 2009

a propos d' "Opéra Café"

-Puisqu'il en était question précédemment. Je rapporte aussi un extrait du blog d' un ami, parce que j' ai beaucoup aimé cette transmission d'une sensation de lecture, parce que ce qu' il a écrit là est un écho de ce que j' ai essayé de dire, d' écrire dans ce roman. Il ne parle pas de propos "indéfendables" etc. etc. Les "vrais" lecteurs, lecteurs amateurs si on veut, amateurs au sens étymologique du terme : "personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses)" , sont beaucoup plus subtils que les professionnels - les éditeurs- . Bien sûr, ceux-ci sont "parasités" par la nécessité de publier un " produit " vendable, mais alors où est la littérature ? Ou, pour reprendre le titre d'un essai passionnant de Jean-Philippe Domecq : " Qui a peur de la littérature ? ", remise en question de l' édition et de son pouvoir qui lui a valu, malgré une oeuvre solide derrière lui, de ne plus trouver aucun éditeur (parisien, bien sûr) pour publier ses ouvrages postérieurs.
C' était la suite de " c'est bizarre les éditeurs" (1 et 2)---------

"Etrange expérience que celle de lire un livre dont on connaît l'auteur.
Impression que nous sommes deux à lire, simultanément, que les deux voix se superposent, en écho et en stéréo.

Heureusement que cela s'estompe avant de devenir cacophonie...

Etrange histoire que celle de George, X et Espera, triangle de souffrance aux enfances déchirées, qui gravite autour de ce café chaleureux comme l'amour qu'ils n'ont jamais vraiment eu.

Etrange opéra qui se joue en trois actes glissants, comme une valse autour de Don Juan.

"Don Juan apporte avec lui tous les visages du monde et son frémissement vient de ce qu'il se connaît périssable. Don Juan a choisi d'être rien."

Orchestré par Sylvette RAOUL, Opéra Café est une douloureuse polyphonie où la réalité ne cesse de rattraper les rêves. Où les illusions ne durent qu'un temps. Où la statue du Commandeur toujours triomphe...

"Je fuis souvent. C'est le seul sport que je pratique. A chacun son jogging."

lundi 3 août 2009

c' est bizarre les éditeurs (2)

Alors, pour en revenir à la question, "suite" mais pas "fin", il y en a un, connu, dont je tairais le nom par charité (non pas chrétienne mais humaine) qui m' a écrit : " les propos tenus par votre héroïne ne sont pas défendables". Stupéfaction ! La "morale" de mon "héroïne" est certes contestable mais je croyais qu' on ne faisait pas de littérature avec de bons sentiments, erreur sans doute de ma part, cette "héroïne" ne tient aucun propos antisémite, raciste ou autre mais elle défend son rejet de toute morale bourgeoise ou conventionnelle, elle choisit les hommes qui lui plaisent et les jettent après usage, c' est une femme libre, ou qui le croit, c'est peut-être ça qui n'est pas défendable ? Pire ( ? ) encore, l' éditeur en question s' enferre : " vous avez voulu raconter une histoire d' amour entre deux femmes et vous n' y êtes pas arrivée ". Ah bon ? ! Re-stupéfaction. Eh bien, non, je sais ce que j' ai voulu raconter et ce n' est pas ça du tout, c' est simplement l' histoire d' une femme qui ne vit que pour le pouvoir qu'elle peut exercer sur d' autres (homme et/ou femme). Christiane Rochefort, indignée par cette lettre de refus, m' a dit : " c'est un voyeur et il regrette que tu n' aies pas écrit ce qu'il attendait, ce mec est un c..." . Ce roman a été publié par "Le Temps des Cerises" , il va y avoir 10 ans, il se nomme "Opéra Café" , et aucun des lecteurs, que j' ai rencontrés ou qui m' ont écrit, ne m' ont exprimé ce genre de propos débiles qui n' ont rien à voir avec la littérature.
Petit supplément : un ami, ami lui-même de l' éditeur en question, après que je lui ai rapporté le contenu de cette lettre, s' est exclamé : " Mais pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu étais une amie à moi ? ! " Ben, je ne savais pas encore que les manuscrits intéressants étaient ceux d' ami(e) d' ami.

dimanche 2 août 2009

Il y a si longtemps...

... Que je n' ai pas écrit. Mais j' ai beaucoup lu. Une autre façon d' échapper à la réalité, j'ai lu des livres en quantité, je retiens surtout "Le lièvre de Patagonie" de Claude Lanzmann, passionnant de la première à la dernière page, l' itinéraire d'un homme, d'un intellectuel, d'un créateur, dans ces soixante dernières années, une pensée d' une richesse et d'une intelligence immenses. Lu aussi "Ramon", biographie de Ramon Fernandez par son fils, Dominique, même si ce rapprochement semble incongru, il y a là aussi un itinéraire personnel qui s' achève presque parallèlement au moment où Lanzmann situe ses mémoires, dans ces quelques années cruciales de l' occupation et du pouvoir nazis sur le monde où certains faisaient le "bon choix" et d' autres se fourvoyaient, alors qu 'il y a là deux hommes intelligents, l' un au début d' une vie d' engagement et de remise en question courageusement assumée (Lanzmann), l' autre à la fin -prématurée- d'une vie d' engagement et de remise en question jusqu'à ce que celle-ci s' efface au profit d' un aveuglement suicidaire (Ramon Fernandez), et d' un attachement à un chef jusqu'à l' adhésion à ses erreurs tragiques. Pourquoi ? Il me semble, non, je suis certaine, qu' aliéner sa pensée, sa conscience, sa réflexion à celle d'un autre est une démission de son être propre, un suicide intellectuel. Pas de "chef", jamais ! Quoi qu'il arrive, garder sa liberté de pensée, sa capacité de critique, et surtout d' autocritique, même si ce terme a été galvaudé par des idéologies mortifères, ce qui est un pléonasme : toute idéologie est non seulement mortifère mais mortelle pour ceux qui en sont les victimes, consentantes ou non.
Une autre très belle lecture, apparemment sans aucun rapport avec les autres, sinon, là encore, une expérience humaine, de femme plus précisément, ce qui ne veut pas dire que les hommes ne soient pas concernés par ce livre, bien au contraire, un roman où se mêlent réalité et fiction, rêve - ou cauchemar - et vécu, une écriture superbe, une histoire (des histoires...) envoûtante(s). Ça s' appelle "La maison des temps rompus" de Pascale Quiviger, Editions du Panama, 2008.

lundi 29 juin 2009

C' est bizarre les écriveurs...

Eh bien, oui ! J' ai fait exprès, dans "écriveur" il y a un écho avec "labeur", moins de prétention (seuls les lecteurs peuvent nous dire que nous sommes des écrivains ou des imposteurs, il y en a tant dans cette activité qui ne peut être une "profession", sauf si on en vit, au sens premier du terme...)
Un mois est ( ou "a" ? ) passé depuis mon coup de gueule à propos des éditeurs. J' ai dû me faire peur à moi-même, j' ai encore des textes en cours, donc je vais avoir besoin d'un éditeur, c' est pas le moment de les descendre en flamme (avec ou sans "s" ? j' sais plus...) mais j' ai retrouvé un certain nombre de ces "fameuses" lettres de refus qui, comme je l' écrivais précédemment, sont un peu tout et n' importe quoi... bref, j' ai des preuves , ah, ah, ah ! Des preuves de quoi, au juste ? Ben, de l' incohérence des arguments motivant leur refus, mais aussi de leur intérêt ( désolée, j' avais oublié) pour une écriture "singulière", "personnelle" mais, de l' aveu -honnête- de l 'un d' entre eux : "je ne peux prendre le risque de publier quelqu' un d'inconnu ". Depuis, j' ai réfléchi et je me suis dit que j' aurais dû poser une bombe quelque part, assassiner mon père (trop tard, il est mort tout seul, et vraiment tout seul, mais dans un hôpital, ce qui exclut toute tentative d' un proche, par exemple sa seconde épouse qui dormait sur ses deux oreilles, selon la formule consacrée qui n' est pourtant pas évidente, concrètement parlant), assassiner ma mère, là, il est encore temps mais j' ai intérêt à me dénoncer tout de suite si je passe à l' acte et je précise que je pars demain jusqu' au 15 juillet, donc si elle meurt pendant ce laps de temps, je n' y serai pour rien. Au cas où d'éventuels lecteurs, indignés, chercheraient à m' accuser de négligence ou autre envers personne vulnérable, je tiens à préciser que j' ai mis en place tout un "staff" pour s' occuper d' elle en mon absence (eh, oui ! hélas ! elle vit chez moi depuis 15 mois ), afin que je puisse échapper momentanément à mon incarcération, mon esclavagisation, tant que j' ai encore, peut-être, quelques années de "vraie" vie devant moi.

samedi 30 mai 2009

c' est bizarre les éditeurs...

Je me demande si je ne vais pas faire de ce blog un forum de réflexion sur les éditeurs, " les grrrrrands éditeurs ", c'est-à-dire parisiens évidemment, et affiliés de province, car il y en a, je pense à certaine maison installée dans le Sud qui disposait à sa création d' un excellent carnet d'adresses parisiennes. Je détiens un nombre conséquent de lettres de refus d' éditeurs dont j'envisage de livrer ici des extraits très pittoresques, très contradictoires et donc ... ? Je laisse à chacun le soin d'ajouter son adjectif selon son vécu ou son expérience personnel(le). Il m' est venu ce désir ce soir, ou plutôt re-venu, parce qu'il y a longtemps que j' ai envie d'écrire sur ce sujet, je l'ai déjà fait dans mes " carnets noirs  " mais ce sont des écrits personnels destinés uniquement à mon usage personnel, mais là, j' ai tellement de choses à dire à ce propos qu' il  serait peut-être intéressant de les livrer à d' autres et de partager, qui sait,  des expériences ? 
J' ai quelques "perles" dans mes archives, puisque j' ai quand même eu la chance d' avoir des réponses personnelles et pas uniquement des lettres - types : "... votre manuscrit ne correspond pas à ce que nous souhaitons publier actuellement" ou bien " n' entre pas dans le cadre de notre collection" etc. etc. Bref, cela représente un travail sérieux de "plongée" dans mes archives et ce désir m' est revenu après avoir entendu ce matin (non, vu l'heure,  c'était hier matin, samedi 30 mai) sur France Inter des propos où il y avait ce complet rabâchage et mensonge : "mais oui, tous les manuscrits reçus par la poste sont lus etc. etc.". Je peux dire que c'est totalement faux car j'ai été, moi aussi, lectrice dans une maison d'édition et j' étais la seule à lire de la première à la dernière page et à rédiger, pour les auteurs, une note critique en précisant qu' il ne s' agissait bien que de mon propre point de vue, donc sujet à caution. Je précise que j' ai donné des avis très favorables à la publication dont l' éditeur n' a pas tenu compte et que ces manuscrits ont été publiés dans d' autres maisons et ont obtenu des critiques, et même des prix, de lecteurs en particulier,  qui leur ont valu des ventes et une réputation considérables ! Alors, j' en ai marre de ce mythe, de cette bonne conscience que veulent se donner les éditeurs en affirmant quelque chose que personne ne peut vérifier, à part ceux qui ont eu accès à ce milieu totalement fermé.
La suite à plus tard, je suis fatiguée et évoquer ce genre de pratique me met dans une colère qui m' épuise. D' autres circonstances font que je suis déjà épuisée, et j' ai décidé de m' épargner désormais.

dimanche 10 mai 2009

"c'est bizarre l'écriture"

C'est le titre d'un livre de Christiane Rochefort, que j' aime particulièrement, en premier lieu parce qu' il est passionnant, généreux, honnête et qu' il a pour thème une des passions de ma vie, en second lieu parce que c' est grâce à ce livre que j'ai rencontré Christiane, à un salon du livre à La Garde et que j' ai osé aller lui en parler, premier dialogue entre nous suivi de nombreux autres et d'une amitié indéfectible. Nous avons tant parlé, ri, ensemble, nous avons partagé tant de choses, de bonheurs de lecture, de musique, de moments de grâce, échangé de réflexions sur la vie en général, nos vies, la sienne, la mienne, sur la littérature, l'écriture, elle m' a tant aidée, tant aimée ( c'est la seule personne au monde qui m' ait aimée pour ce que j'étais, en tant qu' individu singulier) , tant donné, tant engueulée parce qu' elle ne supportait pas ma dévolarisation permanente (et involontaire) et après, elle s' excusait en me disant : "Tu comprends, c' est pour ton bien". Elle m' a fait comprendre que les  nombreux refus des éditeurs n'étaient pas dûs à un manque total de talent mais à mon absence de relations avec ce monde-là : " Tu vois, il faudrait que tu te montres dans des dîners, dans des cocktails " . C'est aussi la seule personne au monde qui m' ait reçue avec son sourire magnifique et ces mots : "Te voilà, quel bonheur !". Mots qu' elle m'a adressés pour la dernière fois le 23 avril 1998, la veille de sa mort. Elle m' a laissée terriblement orpheline et, dans mes moments d' optimisme, terriblement heureuse de l' avoir rencontrée, d' avoir connu une telle amitié avec quelqu' un d'exceptionnel. Elle reste pour moi un des plus grands écrivains du xxème siècle, exigeante envers elle-même, travailleuse infatigable des mots et du langage, d' un humour, d'une intelligence,d' une indépendance d' esprit,  d'une intuition et d'une acuité de vue sur le monde dans lequel elle vivait qui allait jusqu'à la prémonition (lire  "Une rose pour Morrisson" qui, deux ans avant, décrivait le mouvement de Mai 68 ) et d' une profondeur, rares et exemplaires. Un jour, j' en suis certaine, elle sortira du purgatoire dans lequel elle est encore actuellement et son oeuvre apparaîtra à nouveau pour ce qu' elle est : unique. Sa présence me manquera à jamais. Irremplaçable, inoubliable.

mercredi 6 mai 2009

"Mon" petit-duc (otus scops) est mort sans doute...

Je viens de voir sur Google que leur longévité était de six ans. C' est terrible... MON petit-duc n'existe plus, mais ses descendants reviennent sur leurs lieux de naissance, apparemment, et j' arrive encore à leur parler, peut-être ? Je ne sais pas. Dans mon imaginaire, il n' y a qu' UN petit-duc, peut-être se transmettent-ils le message : "il y a, à tel endroit, un être humain qui essaie de nous parler dans notre langue " et ils se passent le relais, de génération en génération (bis repetita). Je voyais, moi, un petit-duc, toujours le même, que je retrouvais chaque printemps jusqu'à l'automne. Mais alors, ce qui est vraiment étonnant, c'est qu'il y en ait toujours un -et même deux - qui me répondent : mémoire collective ou ... quoi d'autre ?  Même lieu, même dialogue (ou trilogue, le week-end dernier ) ? Mes histoires de petit-duc ne doivent pas intéresser grand-monde, tant pis, mais pour ceux qui tomberaient par hasard sur mon blog, s' ils se posent les mêmes questions que moi et aient vécu le même genre d' expériences, qu' ils m' en fassent part, merci.
Ce message est tout particulièrement adressé à Kriss, et à son émission sur France Inter le dimanche : "Kriss Crumble" qui me semble une émission parfaite pour tous les petits-ducs et leurs aficionados, et tous les farfelus de mon style : je vous embrasse, Kriss, même si ce n'est pas dimanche et si ce n'est pas légal

mardi 5 mai 2009

Les petits-ducs sont de retour

Je suis allée dans ma maison du Gard ce week-end et vendredi soir, j'ai tenté ma chance : j' ai commencé à chanter en langage petit-duc et ça a marché, il y en a un qui a répondu au loin, puis il s'est rapproché, est venu dans un des deux platanes, juste au-dessus de moi, puis un autre s'est manifesté un moment après, ce qui fait que nous étions trois, enfin je veux dire : deux vrais petits-ducs et moi. Mais alors, s'ils sont deux maintenant, lequel est "mon" petit-duc ?

mardi 28 avril 2009

Buchenwald, block 10

Voilà, c' est là qu' il a réussi à survivre, là que je suis allée déposer une rose. Comment se fait-il que cet homme-là ait pu me transmettre l'espoir, le bonheur d' être au monde, la joie, le rire, lui qui a vécu l'enfer et qui a réussi à en revenir, apparemment indemne ? Mais il ne l' était pas, bien sûr. Là-bas, le fait de survivre, la volonté de survivre était encore un acte de résistance ultime. Et il a trouvé en lui cette force. Je ne cesserai de le remercier tant que je serai en vie.  

dimanche 26 avril 2009

je suis revenue

... Et c'est difficile. J' étais partie avec un carnet pour écrire au jour le jour ce que j' avais vu, ressenti, vécu. Mais (pardon, Monsieur Léautaud, pour qui commencer une phrase par "mais" était une offense à la langue française) je n'ai pas pu. Il me faut toujours une certaine distance, parfois importante, avant de pouvoir écrire ce qui me touche de trop près. Je fais des rêves - la nuit - je revis beaucoup d'événements et d'émotions - le jour - et je suis paralysée à l' idée d'écrire, il suffit d' attendre le moment où j' en serai capable. 

vendredi 10 avril 2009

Le pays où le soleil aurait pu s' éteindre...

Je vais y partir demain, non, après-demain... Stop à Paris et départ lundi pour Buchenwald, et Dora... "le pays où le soleil aurait pu s'éteindre"  : message codé, sauf pour les lecteurs attentifs de mon dernier roman (publié.. .ne soyons pas pessimistes, il y en aura peut-être d'autres... il est titré "Un froissement d' aile") dans lequel un chapitre, intitulé  "Soleil", est dédié à mon oncle unique et bien-aimé, l' homme qui m'a permis d'aimer les autres hommes et qui a été la lumière  et la référence de mon enfance. Il fut donc lumière et soleil, déporté à 20 ans à Buchenwald, et je vais lui rendre hommage dans ce lieu dont il est revenu et dont il a laissé un témoignage écrit, très bien "écrit", atroce et passionnant. 
Voyage de mémoire, de découverte : le lieu où il a vécu l' enfer, dont nous avons parlé si souvent, lieu obsédant pour moi et dont je sais qu'il en a "rêvé-cauchemardé " jusqu' au bout de sa vie. Ça s' appelle en anglais : "post-traumatic stress disorder = p.t.s.d " . Trop fatiguée pour donner la traduction en français, mais c'est tellement évident, un petit effort, allez !
Nous sommes le 11 avril, date de la libération de Buchenwald : 11 avril 1945, il y a 64 ans.

dimanche 5 avril 2009

mon autre chat

Eh bien, oui ! C'est lui, l'orphelin largué une nuit dans le petit hameau où se trouve ma maison chérie du Gard. Il se trouve que je suis venue ce jour-là pour un rendez-vous de notaire (c'est compliqué, les successions...) et je suis passée à la maison : une petite boule noire titubante, traversant le jardin -tellement immense par rapport à sa taille- a couru vers moi, avec des cris déchirants, j'ai essayé de lui donner à manger, à boire, il ne pouvait pas, il ne savait pas, trop jeune, entre trois semaines et un mois... Je l'ai nourri au biberon, puis steak haché-légumes, et maintenant (4 ans) il est toujours persuadé d'être mon bébé (il tête mon bras, mon cou ), boulimique et trop gros, il a peur des autres chats, je crois et je crains qu'il ne se prenne pour un humain, mais que faire ? Je suis devenue responsable de lui. Et comment lui expliquer que j' en ai marre d'être responsable des autres, humains ou animaux ?

jeudi 2 avril 2009

à l' intention de "blemia" ...

Je ne sais qui vous êtes, je ne sais comment répondre à un commentaire sinon par un texte dans le blog ( il y a peut-être un "truc", mais je ne sais pas lequel, je suis une sous-douée de l'informatique ). J'aime le commentaire de "blemia", j'aime ne pas savoir s' il s' agit d'une femme, ou d' un homme, j'aime cette question très directe : " j'aime écrire ce que je ne peux dire. En est-il de même pour vous ? " et j'ai envie d' essayer d' y répondre, ce n'est pas si facile. J' ai toujours écrit -depuis que je sais matériellement écrire- ce que je ne pouvais pas "dire", mais je ne suis pas sûre que c'est parce que j'aimais ça, je pense plutôt que c' était ( c'est ?)  pour survivre, par nécessité vitale, peut-être plus transcrire qu' écrire, transcender un réel par le biais de la fiction, pour prendre de la distance, du recul, donc "transcrire ce que je ne peux dire" et au risque de m'attirer les foudres des puristes, transformer (que de "trans"  ! = "au-delà de ", " qui marque le passage ou le changement " ) un ressenti profond qui n'est plus le mien, mais celui d'un personnage imaginaire et d'une histoire fictive, pour en revenir aux mots de Virginia Woolf : "il n' y a qu'une chose qui vaille la peine d' être dite ( pour moi, écrite ) ce que l'on sent ".
Je crains de ne pas être très claire, avec mes incises, mes parenthèses et mes précautions oratoires (ou scripturales) par rapport à mes icônes ( lisez Virginia Woolf !!!). 

samedi 28 mars 2009

ça y est !


Enfin ! Une photo de ma maison du Gard, grâce à mon bienfaiteur, Didier Hays (n'oubliez pas d'aller voir son blog et son site, j'ai donné les adresses dans les messages précédents). Je suis heureuse de voir ma maison, mais c'est l'hiver, pas de feuilles aux platanes et au marronnier et pas de petit-duc, ce sera pour plus tard.

vendredi 27 mars 2009

Image Résolument Magique

L' I.R.M. dit que ça va à peu près bien mais qu'il faut me surveiller. Ça ne m'étonne pas, c'est aussi ce que disait ma mère quand j'étais ado, donc ça doit être vrai. Je pense que je vais installer des caméras de surveillance partout dans la maison. Oui, mais quand je sors ? Qui va me surveiller ? Il faut peut-être que j'engage un détective privé. Affaire à suivre...

mercredi 25 mars 2009

vue(s)

Depuis ma maison, je vois le nouvel hôpital Sainte-Anne. Une précision, au cas fort improbable où des parisiens liraient ce blog : cet hôpital n'est pas un hôpital psychiatrique, bien qu'il y ait un service "Psychiatrie", en ce qui me concerne j'étais en chirurgie viscérale. Et donc, me promenant dans les couloirs avec ma potence, non pas prévue pour me pendre mais pour supporter la perfusion reliée à mon bras (droit, ainsi que précédemment signalé), je me suis retrouvée avec vue sur ma maison. C'est logique, mais cela fait un effet bizarre. Pendant la construction de ce nouvel hôpital, je le regardais s'édifier et je pensais : " voilà l'endroit où je mourrai sans doute ". Et j'étais dans cet endroit-là où je n'étais pas (encore) morte et je regardais ma maison, à la fois très proche et inaccessible dans l' instant. Ce n' était qu' un galop d' essai, et j' ai beaucoup apprécié le lit modulable : position relax, tête en bas, pieds surélevés et vice versa, un bon lit pour mourir sans ressembler à un gisant de marbre.

samedi 21 mars 2009

re-citation


Je suis plongée dans la lecture de " L'oracle della Luna " de Frédéric Lenoir, offert par mon amie Larck Maack, écrivaine et poète, pour mon faux-vrai anniversaire, quelque part entre le 28 février et le 1er mars, et j'aime beaucoup l'exergue du livre (j' aime beaucoup le livre aussi) :
"Exister est un fait, vivre est un art". Ça a l'air évident, et pourtant il me semble probable que ça ne l'est pas pour tout le monde, en tout cas ça me plaît .
Je ne suis pas sûre que la photo (de Didier Hays) paraisse en adéquation avec cette citation et pourtant, il y a quelque chose, cette chaussure unique mise à sécher au coin de la cheminée de ma maison chérie du Gard est de l' ordre du rêve, de l'interrogation : où est le propriétaire de la chaussure, est-il unijambiste, attend-t-il un hypothétique Père Noël qui lui rendrait sa deuxième chaussure ? Vivre sur un seul pied est-il un art ? Oui, certes, c'est beaucoup plus périlleux que de vivre sur ses deux pieds, l'équilibre fait défaut et trouver un autre équilibre est un art.

mercredi 18 mars 2009

collision intersidérale ?

... ou bien coalition internationale, à moins que ce ne soit une colllusion intercommunale ou un   collapsus interruptif, peut-être une interruption collatérale ou une collation intersticielle... Ah, non ! Ça me revient : occlusion intestinale ! Beeerk ! C'est à moi que c'est arrivé, ce truc-là ??? Ben, oui, il paraît. Et pendant que tout se coagulait, se constrictait, je gisais sur mon lit d'hôpital, une sonde dans les naseaux (un seul naseau, le droit), une perfusion dans le bras (droit aussi, pardon, je préfère préserver le côté gauche, étant gauchère, tant que je peux donner mon avis...) et  le printemps arrivait en douce, mon jardin se couvrait de fleurs et c'est ainsi que je l'ai retrouvé en sortant de taule, je veux dire de l'hôpital, et cela m'a confirmé que, quoi qu' il arrive, la vie continuait. Eh bien, c'est parfait, que demander de plus ? J'ai beaucoup lu, beaucoup somnolé, beaucoup réfléchi, beaucoup écrit dans ma tête -virtuelle- et j'ai appris, une fois de plus, que mon corps ne m' obéissait pas forcément et qu'il se manifestait douloureusement (et dire que j'ai horreur des adverbes ! ) quand il le voulait. Excellente leçon, et à bon entendeur salut ! (et dire que j'ai horreur des clichés, j'en ai aligné combien, là ? )

vendredi 6 mars 2009

le manque...

Le manque de ce qu'on n' a pas connu est terrible. Le manque de ce qu'on a connu et qu'on n'a plus est pire encore.
A propos -sans aucun à propos-, quelqu'un m'a dit (non, ce n'est pas la chanson de Carla Bruni-Sarkosy : "quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore etc. etc...") donc quelqu'un m'a dit :" mais si tu as un blog, il faut que tu te fasses ta pub ".  Je reconnais que je n' ai jamais su faire ça mais je peux essayer. Passons sur les diplômes universitaires, c' était juste pour m' assurer que j'étais "capable" (que de guillemets et de parenthèses ! sans doute parce que j'ai la sensation depuis toujours d'être entre guillemets et entre parenthèses. Tiens, bizarre, dans "parenthèse", il y a "parents", même morts ou en voie de l'être...! ). Je me déclare écrivaine, en toute impudeur, dans mon " profil", mais ce serait à mes lecteurs de le faire. J'ai eu des nouvelles publiées dans certaines revues (ma préférée : "Bel canto"dans la revue "Taille Réelle", je me demande si elle existe encore - la revue-) puis un roman, "Opéra Café" Ed. Le temps des cerises. Un autre roman : "Bleu amer" Editions de la Nerthe, "Vazaha" (toujours La Nerthe, mais épuisé), un recueil de nouvelles collectif "Tours de plumes" Ed. La Courtine, encore un roman, "Un froissement d'aile" Ed. La Courtine. Et là je tente de travailler sur un texte "Lettre ouverte aux marâtres et à la Justice qui les protège", pas un roman mais un témoignage (j' ai horreur de ce terme !), extrêmement difficile à écrire parce qu' il touche à la réalité mais il faut bien qu'un jour je m' empoigne avec celle-ci afin de passer à autre chose, ce chapître clos, s' il est possible qu' il le soit.
"Le chemin de la tête à la plume est beaucoup plus long et difficile que le chemin de la tête à la langue. et beaucoup de choses s' y perdent.
La plume n'est pas un instrument mais un organe de l' écrivain. "
Kafka

jeudi 5 mars 2009

citations

... extraites du livre de Charles Juliet " Ces mots qui nourrissent et qui apaisent " ( Ed. P.O.L ) : 
 " <...> le talent n'existe pas. A l'origine de toute démarche artistique, il n' y a que le désir, ce besoin profond d'exprimer une souffrance. Autour de vous, le monde est résistant, dur, mystérieux. Vous vous cognez tellement aux choses et aux gens que pour sortir de ce malaise, vous ne pouvez faire autrement que de créer. "
Maria Joào Pirès

" Il n'y a qu'une chose qui vaille la peine d'être dite : ce que l'on sent. "
Virginia Woolf 

mercredi 4 mars 2009

j'oubliais...

Avis aux cambrioleurs potentiels : y a plus rien à voler, les autres ont pris tout ce qui avait de la valeur (y compris les archives familiales depuis le 16ème siècle) et en plus il y a une alarme avec télésurveillance. Je sais, j'y ai pensé après, c'est bête, mais ça relève de la pensée magique bien connue, à savoir : " ça n'arrive qu'aux autres ". Eh bien, je confirme que c'est faux.

c'est le jour des photos !

Il y a un progrès ! C'est toujours la maison de Bizac, et là on voit la partie basse, c'est-à-dire la moitié de ma maison, et les deux platanes ! Un jour, peut-être j'arriverai à trouver une photo où on la verra EN ENTIER !!!
A propos de photos, voici l'adresse du blog de Didier Hays :  http://bloghays.blogspot.com et l'adresse de son site : www.haysdidier.net

et celle-là ?

Elle se prend vraiment pour la reine de la rade. C'est une chatte un peu fofolle: un jour, je lui ai adressé la parole alors qu'elle miaulait désespérément, planquée sous une voiture en stationnement. Elle a jailli comme une fusée, m'a accompagnée jusque chez moi en me racontant sa vie qui avait l'air bien compliquée. Je lui ai dit que je ne pouvais pas l'adopter parce que j'avais déjà un chat à la maison. Elle a mené l'assaut pendant 24 heures, grattant à toutes les fenêtres et les portes... et j'ai craqué ! C'était il y a deux ans. Et il y en a un qui n'est toujours pas très content, c'est son prédécesseur mais il fait contre mauvaise fortune bon coeur et il cohabite tout en gardant ses distances, malgré les tentatives de séduction de l'envahisseuse.

Manouche équilibriste

C'est ma mini-tigresse grise qui se promène sur la rambarde de la terrasse, à environ une bonne dizaine de mètres de hauteur. Moi qui ai le vertige, j'ai eu peur ! 

dimanche 1 mars 2009

il est minuit...

... Et je peux commencer à exister pour moi seule. 
Quelques explications : les deux photos précédentes sont la maison du Gard (extérieur et intérieur). Ce qui est intéressant à noter c'est que la partie de la maison que l'on voit le mieux ne m'appartient plus, c'était la part de ma soeur qui l'a vendue, on entrevoit le rez-de-chaussée qui est maintenant ma vraie maison mais on n'y voit pas la remise que j'ai rendue habitable (c'est bien de moi, ça...). Bon,  l'important c'est qu'on voit le jardin (une petite partie) avec les deux magnifiques platanes et le marronnier (mais là, il cache les platanes !!) habités -ou fréquentés- par le petit-duc avec qui j'ai noué connaissance et dialogue et pour lequel j'ai écrit "Un froissement d'aile".
La photo à l'intérieur (la remise rénovée) c'est le 29 février 2008, pour mon vrai anniversaire, vous remarquerez les coupes de champagne et le Havane que je tiens à la main. Le jeune homme en premier plan (avec Havane aussi), c'est mon fils Emmanuel, venu de Paris me faire la surprise et le bonheur de sa présence en ce jour particulier, à côté de moi mon mari, et à gauche notre ami Didier Hays, peintre, sculpteur et photographe, présent lui aussi pour cette circonstance. Derrière notre groupe, on voit une superbe armoire, sans ses portes enlevées par d'aimables cambrioleurs avec de nombreux autres meubles, je l'ai gardée, ainsi dépouillée, en souvenir de sa splendeur passée et par compassion pour elle et pour moi.
Je dois beaucoup à Didier Hays qui a créé mon blog et n'a pas perdu patience devant mon incompétence et mes difficultés de compréhension face à ces techniques terrorisantes pour moi et c'est lui aussi qui m'a montré comment mettre des photos sur le blog. Il a lui-même un blog de ses photos et même un site dont je mettrai ici l'adresse, car il est très intéressant. J'ai plusieurs de ses oeuvres, très belles et d'une grande imagination, que je regarde avec toujours autant de plaisir.
 Ce soir, m'est venu l'idée d'une nouvelle, elle aura pour titre : "Il est minuit et je commence à vivre" mais le "je" ne sera pas le mien, bien sûr.

mardi 24 février 2009

je n'y arrive pas !

C'est le blog d'une looser ! Pas de photos, pas réussi à faire "copier/coller" avec images. A ce propos, la photo de présentation -tronche épanouie, air benêt etc. - ne présente d'autre intérêt que l'olivier sous la protection duquel je me tiens, olivier venu d'Espagne, fort de plusieurs centaines d'années, magnifique, transplanté au Pont du Gard, notre point commun : terre natale, enraciné transplanté, pour lui une réussite, pour moi beaucoup plus incertain. Que ne suis-je née arbre ou petit-duc ! Avec ce dernier, je partage le chant, la nuit, je suis un oiseau de nuit, j'aime son silence, sa solitude apparente qui n'est que retrouvailles avec soi-même et ses hôtes privilégiés.

ma maison du Gard

Ce soir (ce matin ?) j'essaie de mettre sur le blog des photos de ma maison du Gard, ce n'est pas ma maison natale, c'est la maison de mes aïeux, la maison qui a du sens, celle où j'ai noué amitié avec le petit-duc (otus scops ou "scop" ?, j'sais plus), héros d'un de mes romans (toujours "Un froissement d'aile"), je crois bien que j'ai échoué, je regrette de ne pas être à la hauteur pour la technique et en particulier pour l'informatique, outil maudit et magnifique. Après les carnets noirs-geignoirs, il semble donc qu'il y aura le blog-bloc-bloqué. Fatalitas ou incompétence (une de plus) ?

vendredi 20 février 2009

à quoi bon un blog ?

à quoi ça sert, un blog ? Se rendre visible à quelques internautes égarés ? Je me méfie de cette écriture électronique dont on ne sait à qui elle est destinée. Il y a longtemps que j'écris des carnets noirs -que je nomme "geignoirs", désolée pour le néologisme- destinés à ma propre autocritique et là, ce soir, je me demande ce que m'apportera de plus un blog s'il n'est lu par personne ? Evoquer mes blocages, mes travaux passés et à venir : liste de mes romans ? liste de mes projets ? Et alors ? Qui cela pourrait-il bien intéresser, à part moi ? Finalement, les carnets noirs-geignoirs- devraient me suffire. Le blog est un concentré de narcissisme, de contemplation de nombril dont je me demande ce qu'il peut réellement m'apporter ou apporter à d'autres.

jeudi 19 février 2009

écrire

C'est l'obsession permanente, autrefois je me nommais écri-en-vain, avant d'aboutir enfin à la publication de mes romans et nouvelles. En ce moment, c'est pire, je suis un écrivain qui n'écrit pas ! C'est un peu pour cela que j'ai créé ce blog, là au moins j'écris, même si ce n'est pas de la fiction. J'ai toujours préféré la fiction à la réalité, j'ai toujours aimé créer un univers, des personnages, des histoires qui ne sont qu'à moi seule. Ecrire et lire sont les deux choses qui donnent du sens à ma vie. Là, c'est un peu comme si je me tenais en équilibre sur une seule jambe, puisque je n'ai plus que la lecture, je me sens amputée d' une partie de moi-même. La réalité me tue, les mots me font vivre, c'est-à-dire MES mots, car il y aussi des mots qui tuent. Ceux des autres. J'en ai fait le thème de mon dernier roman, "Un froissement d'aile".
Voici une partie du prologue : " Les mots, comme les vagues sur le rivage, sont venus me briser, m'attaquer jusqu'à ce qu'il ne reste plus de moi que l'apparence d'un galet si lisse que plus rien ne peut l'atteindre. L'apparence, car qui peut prétendre connaître l'intérieur, le coeur du galet ? Qui sait s'il ne porte pas en lui les cicatrices, les traces de ses anciens tourments, de toutes ces lames qui l'ont roulé, encore et encore afin qu'il ne présente plus aucune aspérité ? "