saka

saka

vendredi 30 octobre 2009

Solitude...

Je l'aime, celle-là.

samedi 24 octobre 2009

On change d'heure...

Si on pouvait aussi facilement changer de vie... Deux fois par an.
"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes." a dit un écrivain : Henri Calet, oublié à tort, ne serait-ce que pour cette phrase-là.

Philip Roth

" Exit le fantôme", titre de son nouveau roman, dont je préfère, de beaucoup le titre anglais : "Exit ghost", ghost se traduit plutôt par "revenant", et j'aime le paradoxe de ce revenant qui sort, qui part ou bien qui revient, apparaît au grand jour ?
Extrait : " Mais le lot de douleur qui nous est imparti n'est-il pas en soi assez insupportable pour n'avoir pas à l'amplifier par la fiction, pour n'avoir pas à donner aux choses une intensité qui, dans la vie, est éphémère et parfois même non perçue ? Pour certains d'entre nous, non. Pour quelques très, très rares personnes, cette amplification, qui se développe de façon hasardeuse à partir de rien, constitue leur seule assise solide, et le non-vécu, l'hypothétique, exposé en détail sur le papier, est la forme de vie dont le sens en vient à compter plus que tout. "

mardi 20 octobre 2009

retour à "L'origine de la violence"

Quelques extraits : "Durant mon adolescence, le mot "juif", est soudain devenu important, sans raison, comme si j'avais pu prévoir qu'un jour, ma vie serait consacrée à l'élucidation d'une page d' histoire familiale dans un camp de concentration. Preuve à l'appui de ce pouvoir prophétique que certains, comme Hugo, attribuent à l'écriture, et auquel je crois assez, simplement parce que ce labeur minutieux, tous les sens rivés à la page, fait monter des vagues secrètes, révèle des domaines cachés, déterminants et amenés à paraître au grand jour. " (p.76)
" Mais un écrivain est un être bifide : lorsqu'on le croit investi dans l'action, il mène une autre vie, repliée, solitaire, réflexive et cette ombre qui le double a autant d'importance que la vie réelle. (...) Je cherchais mes explications, j'allais à l'origine des pourquoi comme les enfants et les fous se mettent en quête du trésor au pied de l'arc-en-ciel." (p.203)
Il y a aussi toutes ces évocations sur la peur acquise dès l'enfance, la violence qu'elle engendre et qui, de mon point de vue, est d'autant plus grave qu'on la retourne contre soi. Cela m'a beaucoup frappée, parce que mon roman "Opéra Café", publié voici bientôt 10 ans, débute ainsi : "La peur, vous connaissez ? Moi, oui. Les amis sont souvent des lâcheurs, mais elle, non. Elle est toujours là qui veille, prête à vous bondir à la gorge, à faire flageoler vos jambes. Parfois, je me dis que je n'ai pas peur mais que je suis elle. Tout entière. J'en suis pétrie, elle coule dans mes veines, sue dans chaque pore de ma peau. "
Dans "L'origine de la violence", voici ce qu'écrit, entre autres, l'auteur sur ce même thème : "La peur ne vous abandonnera jamais, pas plus que la violence. Vous demeurerez toujours l'enfant terrifié - et donc l'adulte blessé, agressé, violent. Vous aurez beau ensevelir la peur, l'entourer d'un corps de marbre et d'acier, elle ne vous quittera pas. Le mal est sans remède. "

entendu ce matin...

... à la radio,dans l'émission "le fou du roi" sur France Inter cette phrase qui serait de Michel Audiard :" L'avantage avec les gens fêlés c'est qu'ils laissent passer la lumière."
Cela m'a beaucoup rassurée, et m'a même fait plaisir.

lundi 19 octobre 2009

auto-baptême bis

Après réflexion, je me demande si je ne vais pas plutôt adopter le prénom inédit -je crois- de Maxune. J' ai hésité avec Maxime, à cause de Sainte-Maxime (Var), parce que je trouvais Max trop masculin, mais je ne me sens aucune affinité avec une sainte, quelle qu'elle soit (mon vieil héritage parpaillot, c'est-à-dire protestant pour les non-initiés, mot issu du languedocien qui signifie "papillon", car les rebelles huguenots portaient d'amples chemises blanches qui, quand ils fuyaient dans les garrigues lors des Assemblées du Désert réprimées par les Dragons du Roi, leur avaient valu ce surnom...). Bref, incapable de choisir entre Max (trop masculin) et Maxime,(trop sainte) j'ai opté pour Maxune. Si on réécrit la chanson, qui serait de Hervé Cristiani d'après Jey (merci, Jey !), ça pourrait donner : "Elle est liiiibre, Maxune, il paraît qu'on l'a vuue sur la Lune", ou bien "qu'on l'a vue suur la Lune", au goût de chacun, mais musicalement ça marche. Symboliquement aussi, car je me suis toujours sentie sélène, fille de la nuit et donc de Selêné (la lune, en grec). Et puis, cela me permet de m'affirmer comme une et indivisible, ainsi que tout un(e) chacun(e). Dieu ! (pardon, Dieu), que tout cela est futile mais comme je m'amuse ! Est-ce qu'un blog, ce n'est pas fait aussi pour débloquer, sans nuire à personne, puisqu'il n'y a de lecteurs que volontaires ?

dimanche 18 octobre 2009

Auto-baptême

Ce soir, j'ai décidé que je me prénommerai Max, à cause de la chanson : " Il est libre, Max, il y en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler ". Désolée pour l'auteur et/ou interprète, j'ai oublié son nom, mais il a une voix douce et agréable. Ce n'est pas très récent mais je suis incapable de dater, le temps passe si vite que j'ai du mal à l'évaluer. Et j'entends encore à mon oreille mémorielle: "il est liiiibre, Max..."Ce soir, ces paroles et cet air me sont revenus et j'ai décidé que, dorénavant, j' étais Max. Ou un espoir de Max.

mardi 13 octobre 2009

"L'origine de la violence"

C'est le titre d'un livre qui m'a happée pendant trois jours (ou nuits). L' auteur : Fabrice Humbert. C'est un livre extraordinaire, un de ces livres qui vous font l'effet d'être plus intelligent après l'avoir lu, qui vous éclairent aussi sur vous-même et vous donnent certaines clés. J'aurais aimé avoir été capable d' écrire ce livre-là. Il y a tout ce qui me fonde et me travaille depuis toujours : le nazisme, la déportation (comme par hasard, Buchenwald), la famille et ses secrets indicibles, l'écriture. Je viens de le terminer et là, vraiment, je suis trop sous le choc pour en dire plus. Et pourtant... Non, je ne peux pas encore en parler, je me sens trop impliquée, il faut que je prenne du recul et que je relise certains passages. Mais, pour tous ceux qui sont habités par ces thèmes, lisez-le, lisez-le et surtout, s'il ne vous touche pas, ne m'en parlez pas !

jeudi 8 octobre 2009

écrire, lire, et quoi d' autre ?

... Je ne sais pas. Est-ce dramatique , ou non (de ne pas savoir) ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c' est qu' après m'être fait remonter le moral (et les bretelles !) par un ami très cher , et trois heures de réflexion, de marasmes, de courses alimentaires, au sens premier du terme, etc. etc. , toutes choses fort déprimantes, je me suis propulsée devant mon ordinateur, j' ai ouvert le fichier de la "Lettre aux marâtres et à la Justice" et j' ai continué à tracer le sillon, j' ai écrit pendant une heure et demi, et les mots coulaient de source, c' était comme des bulles de champagne, légères, légères, et en même temps exemptes de toute ivresse, les mots qui venaient étaient des bulles de lucidité, qui s' enchaînaient avec grâce, aisance et ironie. Ceci dit, on verra à la relecture, moment crucial : la relecture, la correction, le vrai travail d' écriture. Mais, ce soir, je ne vais pas me plomber, j' ai retrouvé ce bonheur d' écrire et je me sens bien. J' ai écouté -regardé aussi, mais ce n'est pas le plus important- l' interview de Philip Roth sur France 5, voilà un écrivain d' une importance majeure, d'une intelligence affûtée, je suis une fan depuis longtemps, mais plus particulièrement touchée par ses romans de maturité, à partir du "Theâtre de Sabbath", et la trilogie : " Pastorale américaine", " J'ai épousé un communiste" , "La tache" et le magnifique " Un homme " paru l' an dernier en France. C' est tout ce que j' aime : lucidité, analyse toute en finesse de la psychologie humaine, hélas si banale! mais toujours traitée avec un humour, une auto-dérision, qui en font quelque chose de toujours neuf, jubilatoire, jouissif ! Je retrouve ce sentiment avec les livres de Richard Ford, autre grand écrivain américain, lui aussi auteur d' une trilogie (décidément, j' ai un truc avec les trilogies !) mais sans doute plus dans l' affect que Philip Roth, ce qui n'est pas une critique. Mais quand même, ces écrivains américains, quel(s) talent(s) ! Je me sens, face à eux, plus que toute petite : insignifiante. Mais quels bonheurs de lectures ils me donnent !

vendredi 2 octobre 2009

avant de mourir, j' aimerais... :

1/ finir d' écrire le texte sur les marâtres et la justice, parce que ça pourrait rendre service à beaucoup de gens, surtout en ce qui concerne la "Justice", belle utopie démocratique. Quant aux marâtres, je précise qu' il s' agit de la deuxième épouse d' un père...
2/ lire tous les livres que j' accumule in extenso alors que le temps, lui, n' est pas extensible.
3/ décider que, non, je ne suis pas responsable de tous les malheurs du monde et surtout de ceux de mes ami(e)s et que je ne peux leur apporter grand-chose à part une écoute attentive mais impuissante, hélas ! Et qui, parfois, vous retombe sur la gueule parce qu' on n' a pas donné les " bons conseils " même si on a essayé en toute bonne foi et amitié.
4/ entendre : " je me mets à ta place " plutôt que l' inverse : " ah, si tu étais à ma place ! " ou, pire, l' affirmation accusatrice : " TU ne te mets pas à ma place ! ". Inutile de protester, de dire que : "si, on comprend ( ou du moins qu' on essaie) ". Parce qu' il va de soi - pour l' interlocuteur - qu' on n' a jamais vécu la même souffrance que lui.
5/ entreprendre la "réduction" du caveau familial, entièrement occupé, ce qui signifie : mettre tous les restes des "vieux" morts dans un seul cercueil et libérer les "étagères" (12, donc 11 après réduction) pour les morts à venir, dont moi, bien sûr. Ne soyez pas horrifiés, mourir et cohabiter dans la mort comme dans la vie sont des choses naturelles, et me semblent préférables à ces crémations, trop radicales et violentes -pour ceux qui restent, surtout- mais bon, j' imagine qu' à ce stade de ma réflexion sur le devenir de notre corps après la mort, je n' aurai plus jamais d' autres lecteurs.

jeudi 1 octobre 2009

Décidément, ça doit être plutôt Alzheimer...

... parce que le titre du message précédent faisait allusion au fait qu' une fois de plus j' avais oublié le processus consistant à ajouter une photo. J' ai cru l' avoir retrouvé, mais non ! Réjouissez-vous, vous aurez échappé à la photo et je n' aurai pas vécu un moment de masochisme supplémentaire à me montrer sous un jour défavorable. J' ai essayé parce que j' aime bien aller jusqu' au bout d' une entreprise, si minime soit-elle mais là, j' en ai marre !!!!

Alzheimer or not ?

Je voulais publier une photo, où je suis totalement atroce - décidément, je dois être vraiment maso - un matin, au lever, drapée dans un peignoir de bain blanc, j' ai l' air de peser 120 kilos minimum MAIS c' est dans le jardin de ma maison du Gard, ET je suis en train d' écrire et je ne me suis pas rendue compte que j' étais prise en photo, alors tant pis, je ne vais pas cracher sur la représentation d' un des gestes les plus importants de ma vie : écrire, sur du papier, avec un stylo à encre ou à bille, ou autre. Pour être honnête, j' écrivais mes rêves de la nuit, apparemment incohérents, décousus etc. mais dont je sais qu' ils ont un sens et que je dois le trouver. Parfois, j' y arrive, parfois non et peut-être que quand j' y arrive, je me trompe ? C' est bien possible, je ne me suis jamais fait confiance. Ce que je sais, c' est que si je n' écris pas mes rêves tout de suite, au réveil, ce qui explique ma tenue négligée, peignoir, cheveux hirsutes et avachissement sur la table de bois peint en bleu crètois, ils s' enfuient au fil du jour et ne me laissent plus que de vagues impressions, réminiscences, et l' impression que je suis peut-être passée à côté de quelque chose d'important, qui m' aiderait à comprendre qui je suis et pourquoi je suis. J' ai des carnets entiers de rêves qui, parfois, se retrouvent dans des écrits de fiction, modifiés, aménagés mais ceci m' intrigue, je me demande parfois si je ne suis(si nous ne sommes) pas qu'une fiction de nous-mêmes, ou plusieurs fictions, peut-être, modifiables et adaptables aux circonstances de la vie que nous ne pouvons pas maîtriser. Le "je pense donc je suis " de Descartes, postulat qui m' a toujours inspiré une grande méfiance, est peut-être plutôt " je rêve donc je suis ". Les animaux, et les chats en particulier, rêvent, j' ai appris ça en psycho-physiologie et on ne peut nier qu' ils sont, même si on ne leur attribue pas de pensée, ou de conscience d' être. Ce qui me semble plutôt une bénédiction. Je n' ai jamais aimé Descartes, c' était un de mes points communs avec Christiane Rochefort.