saka

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dimanche 28 février 2010

00 :01

...l' heure qui s'affiche sur mon ordinateur (ou peut-être : "désordinateur"... ?) On en est à 00 : 03, le temps que j'écrive ces quelques mots. C'est peut-être mon anniversaire, puisque nous sommes entre le 28 février -déjà fini- et le 1er mars -à peine commencé- , je vous assure qu'être né(e) un jour aussi incertain que le 29 février n'est pas anodin. La seule chose dont on est sûr(e) c'est d'avoir pris un an de plus, comme tout un chacun mais on reste dans une sorte de doute. Est-ce que toutes les personnes né(e)s un 29 février qui, par un hasardeux hasard, liraient ce blog, pourraient me faire part de leur vécu, leur ressenti (et tous autres mots plus ou moins à la mode) à partir de ce flou, trois ans durant, de l'exactitude de leur date de naissance ? Et si, après tout, on se disait qu'on gagne un jour par an dans notre inéluctable vieillissement ? Et donc qu'on vieillit trois jours de moins qu'autrui sur quatre ans ? Version optimiste.
00 : 24. Bon anniversaire et bonne nuit !

dimanche 21 février 2010

Oui mais, ou bien post-scriptum... ?

C'est la première fois que je passe une soirée entière avec une personne inconnue qui m'a lue et qui a aimé ce que j' ai écrit (ça y est, je suis arrivée à dire : "ce que j'ai écrit ! ") et qui se trouve être une femme qui a choisi son devenir, qui l' assume, une femme que j'aurais aimé être, dont j'envie la force et la détermination. Je devrais dire : 2 femmes, parce que "l'amie d'ami" a eu le même courage, a lutté pour sa vie -sa survie ?- et celle de ses enfants, et je trouve cela totalement admirable.

moment de grâce...

Hier soir, dîner chez une amie d'ami, avec une amie de l'amie d'ami, qui a lu et aimé mon roman (le dernier publié) "Un froissement d'aile", c'est extrêmement touchant et bouleversant de rencontrer quelq'un(e) que l'on ne connaît pas et qui a été touché(e) et bouleversé(e) par ce que l'on a écrit (j'ai toujours beaucoup de mal à dire ou écrire "ce que j'ai écrit" ), qui s' est reconnu(e), dans la première partie du roman, en particulier, dans l'analyse (je n'aime pas trop ce mot), dans le compte-rendu (j'aime pas non plus) bref, dans la description de ces sensations d'enfance, tellement méconnues, parce qu'on les a étouffées, réprimées, je ne sais pas. Ce n'est pas la première fois que je rencontre des lecteurs, des lectrices surtout, de tous les milieux sociaux, qui se reconnaissent, qui se retrouvent dans ces impressions, ce vécu, et ça, c'est la récompense suprême, la justification (puisque les femmes doivent, ou le croient, toujours se justifier d'une "dépense" de leur temps, qui ne rapporte rien, qui n'est pas rentable) de ces heures de travail, de rechercher au plus profond de soi, pour exprimer par l'écriture, la précision, le choix des mots, et transmettre une expérience dont on soupçonne qu'elle n'est pas unique, mais pourtant singulière. Et voilà que l'on est confronté(e) à ce fait étonnant : je partage ma singularité. Cela confirme ce dont j'ai toujours été convaincue, de façon intuitive, l'enfance est un creuset commun, d'une richesse exceptionnelle parce que encore dans une "fraîcheur" et une authenticité que la majorité des adultes tente d'oublier.
"Etre adulte, c'est devenir un enfant lucide ", ce sont les mots qu'a retenus un journaliste qui m'interviewait, maintenant je pense que j'aurais dû dire : "Etre adulte, c' est RESTER un enfant lucide". La lucidité des enfants est une certitude pour moi, seul le désir de maintenir cette lucidité signe l'acceptation de devenir adulte sans s'amputer de l'essentiel de ce qui nous fonde, si douloureux que ce soit.

mercredi 17 février 2010

la révoltée (du Bounty ? )

... d'un tas d'autres choses sans doute ? Le "Bounty", c'est un navire, donc une société "miniature", disons: un microcosme, c'est plus à la mode, dans l'air du temps, nom d'un parfum de Nina Ricci que j'ai beaucoup aimé -je parle du parfum, pas de Nina Ricci dont je ne sais même pas si elle a existé en tant qu'individu, c'est pourquoi je n'ai pas mis de "e" à "aimé"-, l'air du temps actuel ne me plaît guère, conformisme, perte de beaucoup de choses, essentielles à mes yeux et sûrement secondaires pour une majorité, par exemple la langue, sa richesse sémantique, sa précision, sa diversité, son imaginaire, sa capacité illimitée de susciter des images, des idées, propres à chacun, selon ce qu'il est. Je sais, c'est ringard, "viens pas nous faire chier, la vieille, avec ta langue ceci cela..." Il n'empêche, être libre, c'est maîtriser la langue qu'on parle, qu'on écrit, c'est jouer avec les mots, les goûter, les découvrir, les détourner, leur donner leur sens, ou un autre, le sien propre par exemple. C'est là qu'est le vrai pouvoir, celui que personne ne peut nous enlever.
Désolée si ces propos semblent pompeux, pompiers, voilà, on en est là, prêts à s'excuser d'aimer passionnément le seul, véritable outil qui tisse un lien entre les êtres, pratiquants d'une même langue, lien jubilatoire ou conflictuel, mais LIEN ! Et l'inégalité est là : ceux qui ont accès à la totalité de cet outil, et ceux qui en sont privés.