saka

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mercredi 5 octobre 2011

La bascule du souffle

C'est un livre de Herta Müller, prix Nobel de littérature 2009 si j'ai bonne mémoire -ah, ben, oui ! c'est inscrit sur la quatrième de couverture-, finalement ces prix Nobel ont une utilité, ils nous font parfois découvrir des écrivains dont on ignorait même l'existence, et souvent des poètes, ce qui est une bonne chose, vu la confidentialité de la poésie contemporaine.
Je suis donc en  train de lire ce livre, après avoir lu "La convocation " il y a quelques mois. Ce ne sont pas des livres faciles à lire, mais le style est totalement fascinant, le style évidemment (n'oublions pas qu'il s'agit d'une traduction) et surtout cette faculté de rendre vivants et indépendants les objets environnants, les différentes parties de notre corps physique et notre ressenti psychique ET physique ! C'est absolument nouveau et exceptionnel (pour moi) , c'est, aussi, terrible et même terrorisant parce que l'on est face à des personnages en même temps dépersonnalisés par un régime politique ("La convocation") auquel s'adjoint un régime concentrationnaire ("La bascule du souffle"), certes en apparence moins "génocidaire" que le régime nazi, mais pourtant empreint d'un système idéologique atroce, meurtrier, et encore plus hypocrite : la cible n'est pas "les juifs" malgré l'antisémitisme notoire de Staline, mais tous ceux qui sont jugés opposés à la toute-puissance de la pensée et de l'action du chef. C'est-à-dire d'un arbitraire total, sans critères raciaux, religieux, politiques.
Je ne livre pas ces considérations à tout un chacun pour absoudre en quoi que ce soit l'épouvantable génocide nazi, (ou plutôt LES génocides nazis) : outre la Shoah, le génocide des malades mentaux,  des Tziganes, des homosexuels etc. Non, simplement, je voulais livrer quelques réflexions - à la limite du cliché ou peut-être même en plein cliché - pour faire éventuellement une piqûre de rappel : ne nous laissons pas aller à une absence d'esprit critique, n'oublions RIEN (l' histoire est une continuelle répétition), et surtout pas d'avoir un regard et une analyse critiquse sur tous les sujets et en toutes circonstances.
Désolée pour mes quelques lecteurs, j'ai dû leur sembler très chiante -s'ils sont arrivés jusqu'à cette conclusion- , mais il me semble que sonner l'alarme est de plus en plus nécessaire.