saka

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jeudi 24 janvier 2019

lecture du roman "Les vies de papier"

L'auteur  est Rabih Alameddine, peintre et romancier. L'héroïne, libanaise de Beyrouth, nommée par son père Aaliya, ce qui se traduit par l'élevée, celle au-dessus, y raconte sa vie de lectrice insatiable et de traductrice, ainsi, bien sûr, que sa vie réelle, beaucoup moins passionnante de son point de vue. Le regard est critique, plein d'humour, sur son milieu, sa ville, tellement abîmée par la guerre mais l'essentiel est sa passion pour la littérature, passion à laquelle je m'identifie complètement. Je ne peux m'empêcher d'en citer quelques extraits, tellement savoureux, tellement jubilatoires pour qui partage cette passion : "Je me suis depuis bien longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments, dans mon monde intérieur de livres."
Et, plus loin : "Je me suis glissée dans l'art pour échapper à la vie. Je me suis enfuie en littérature."
Qu'ajouter de plus ? 

mercredi 23 janvier 2019

un frémissement de vie ?

Et peut-être un désir de revenir à l'écriture ? La lecture ne m'a jamais quittée, elle m'a permis de tenir la tête hors de l'eau, de ne pas me laisser submerger par la douleur de la perte, de l'absence, du manque. Ils sont toujours là, ils le seront toujours, je le sais, mais si vivre dans les univers différents où m'emportent les livres est un grand bonheur, je sens aussi le manque de ne pas créer moi-même des univers singuliers, les miens, des personnages,  des histoires qui, même s'ils sont souvent inspirés de ma propre histoire, m'emmènent ailleurs. D'abord, par ce travail si minutieux, sur la langue, les mots, afin de trouver ceux qui sont au plus près de ma pensée, qui m'a toujours apporté un sentiment de plénitude. C'est curieux, cet amour des mots, de la précision, ce souci de restituer la vérité des sentiments, des sensations, que je peux partager avec d'autres humains, parce que, finalement, nous vivons tous les mêmes choses et nous l'ignorons, enfermés dans notre ego et donc notre solitude. Qui est universelle, unique et, paradoxalement, identique.