saka

saka

mardi 28 avril 2009

Buchenwald, block 10

Voilà, c' est là qu' il a réussi à survivre, là que je suis allée déposer une rose. Comment se fait-il que cet homme-là ait pu me transmettre l'espoir, le bonheur d' être au monde, la joie, le rire, lui qui a vécu l'enfer et qui a réussi à en revenir, apparemment indemne ? Mais il ne l' était pas, bien sûr. Là-bas, le fait de survivre, la volonté de survivre était encore un acte de résistance ultime. Et il a trouvé en lui cette force. Je ne cesserai de le remercier tant que je serai en vie.  

dimanche 26 avril 2009

je suis revenue

... Et c'est difficile. J' étais partie avec un carnet pour écrire au jour le jour ce que j' avais vu, ressenti, vécu. Mais (pardon, Monsieur Léautaud, pour qui commencer une phrase par "mais" était une offense à la langue française) je n'ai pas pu. Il me faut toujours une certaine distance, parfois importante, avant de pouvoir écrire ce qui me touche de trop près. Je fais des rêves - la nuit - je revis beaucoup d'événements et d'émotions - le jour - et je suis paralysée à l' idée d'écrire, il suffit d' attendre le moment où j' en serai capable. 

vendredi 10 avril 2009

Le pays où le soleil aurait pu s' éteindre...

Je vais y partir demain, non, après-demain... Stop à Paris et départ lundi pour Buchenwald, et Dora... "le pays où le soleil aurait pu s'éteindre"  : message codé, sauf pour les lecteurs attentifs de mon dernier roman (publié.. .ne soyons pas pessimistes, il y en aura peut-être d'autres... il est titré "Un froissement d' aile") dans lequel un chapitre, intitulé  "Soleil", est dédié à mon oncle unique et bien-aimé, l' homme qui m'a permis d'aimer les autres hommes et qui a été la lumière  et la référence de mon enfance. Il fut donc lumière et soleil, déporté à 20 ans à Buchenwald, et je vais lui rendre hommage dans ce lieu dont il est revenu et dont il a laissé un témoignage écrit, très bien "écrit", atroce et passionnant. 
Voyage de mémoire, de découverte : le lieu où il a vécu l' enfer, dont nous avons parlé si souvent, lieu obsédant pour moi et dont je sais qu'il en a "rêvé-cauchemardé " jusqu' au bout de sa vie. Ça s' appelle en anglais : "post-traumatic stress disorder = p.t.s.d " . Trop fatiguée pour donner la traduction en français, mais c'est tellement évident, un petit effort, allez !
Nous sommes le 11 avril, date de la libération de Buchenwald : 11 avril 1945, il y a 64 ans.

dimanche 5 avril 2009

mon autre chat

Eh bien, oui ! C'est lui, l'orphelin largué une nuit dans le petit hameau où se trouve ma maison chérie du Gard. Il se trouve que je suis venue ce jour-là pour un rendez-vous de notaire (c'est compliqué, les successions...) et je suis passée à la maison : une petite boule noire titubante, traversant le jardin -tellement immense par rapport à sa taille- a couru vers moi, avec des cris déchirants, j'ai essayé de lui donner à manger, à boire, il ne pouvait pas, il ne savait pas, trop jeune, entre trois semaines et un mois... Je l'ai nourri au biberon, puis steak haché-légumes, et maintenant (4 ans) il est toujours persuadé d'être mon bébé (il tête mon bras, mon cou ), boulimique et trop gros, il a peur des autres chats, je crois et je crains qu'il ne se prenne pour un humain, mais que faire ? Je suis devenue responsable de lui. Et comment lui expliquer que j' en ai marre d'être responsable des autres, humains ou animaux ?

jeudi 2 avril 2009

à l' intention de "blemia" ...

Je ne sais qui vous êtes, je ne sais comment répondre à un commentaire sinon par un texte dans le blog ( il y a peut-être un "truc", mais je ne sais pas lequel, je suis une sous-douée de l'informatique ). J'aime le commentaire de "blemia", j'aime ne pas savoir s' il s' agit d'une femme, ou d' un homme, j'aime cette question très directe : " j'aime écrire ce que je ne peux dire. En est-il de même pour vous ? " et j'ai envie d' essayer d' y répondre, ce n'est pas si facile. J' ai toujours écrit -depuis que je sais matériellement écrire- ce que je ne pouvais pas "dire", mais je ne suis pas sûre que c'est parce que j'aimais ça, je pense plutôt que c' était ( c'est ?)  pour survivre, par nécessité vitale, peut-être plus transcrire qu' écrire, transcender un réel par le biais de la fiction, pour prendre de la distance, du recul, donc "transcrire ce que je ne peux dire" et au risque de m'attirer les foudres des puristes, transformer (que de "trans"  ! = "au-delà de ", " qui marque le passage ou le changement " ) un ressenti profond qui n'est plus le mien, mais celui d'un personnage imaginaire et d'une histoire fictive, pour en revenir aux mots de Virginia Woolf : "il n' y a qu'une chose qui vaille la peine d' être dite ( pour moi, écrite ) ce que l'on sent ".
Je crains de ne pas être très claire, avec mes incises, mes parenthèses et mes précautions oratoires (ou scripturales) par rapport à mes icônes ( lisez Virginia Woolf !!!).