saka

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vendredi 28 février 2014

non anniversaire ?

Disons que je suis sans doute dans le créneau entre le 28 février et le 1er mars, il est minuit 19, ou, diraient certains, à raison, 0h 19 minutes,  mais 0 heure c'est angoissant, je peux caser un tout petit 29 février entre 0 heure et 0 heure 1 ou 2 minute(s) et donc imaginer que, ça y est, j'ai franchi la frontière
et que j'ai bien un an de plus (hélas, hélas !).
Cela me renvoie à ma lecture en cours : "Mudwoman" de Joyce Carol Oates, livre qui me touche énormément, le destin de cette femme, enfant jetée dans un marais par sa mère prisonnière d'un délire "mystique", persuadée que Satan est partout, folle autrement dit, sauvée in extremis, adoptée par un couple de quakers extrêmement bienveillants, qui devient une "personne" -les guillemets sont importants- brillante, "personnalité" intellectuelle ("personne", "personnalité", le grand écart), en fait enfermée dans un personnage qu'elle s'est construit et qui se retrouve rattrapée, malgré elle, par ce terrible passé, cette expérience inimaginable : une enfant jetée comme un déchet dans un marais qui doit l'avaler, la faire disparaître comme si jamais elle n'avait existé.
Je me demande si, sans avoir évidemment vécu une expérience aussi atroce, on n'est pas toujours une sorte de Mudwoman dans ce désir éperdu de se faire aimer à tout prix, soit dans l'excellence, soit dans l'inverse (déviance, délinquance) mais dans l'unique préoccupation de prouver que l'on existe, que l'on est quelqu'un -et non pas personne mais UNE personne, ah, le terrible double sens de ce mot : personne- et que le sens de sa propre existence se trouve dans le regard de l'autre.





















































































































mercredi 19 février 2014

une certaine cohérence... ?

J'ai vu que l'article "accablée, anéantie... etc." (je ne me souviens plus dans quel ordre cette série d'"a"... ) avait été lu  -oh, merci, merci, lecteurs fidèles ou occasionnels - ainsi qu'un article plus ancien (juin 2012) au titre évocateur : "j'en ai marre" qui présente un certain nombre de similitudes avec le premier nommé (les "a...a...a... etc."). Finalement, je parle de la même chose, de mon désespoir devant l'abêtissement généralisé, l'absence de réflexion, de recul, de sens critique. Finalement, c'est assez rassurant pour moi, je persiste et signe dans une ligne directrice pas forcément de l'ordre du radotage alzheimerien (ouf, ouf, ouf... mais jusqu'à quand ?).
Et côté littérature -pour changer de sujet et quitter une planche savonneuse- j'ai beaucoup aimé "Le chardonneret" de Donna Tart dont "Le maître des illusions" m'avait littéralement captivée et je viens de m'acheter "Le petit copain" que j'avais zappé peut-être par peur d'être déçue après le coup de maître de celui des illusions. Lu aussi "Impurs" de David Vann, maître es névroses (psychoses ?) familiales, terrible, angoissant dans cette confrontation entre un fils et sa mère à la fois inévitable et pathologique parce que basée sur le mensonge, le non-dit meurtrier (illustration, démonstration  contemporaine(s) du fameux et sans doute oublié "famille, je vous hais" d'André Gide).
Je viens d'entamer la lecture de "Mudwoman" de Joyce Carol Oates, après deux livres de nouvelles d'Alice Munro : névroses familiales, déterminisme de ces relations premières dans le devenir des individus que nous sommes, ou essayons d'être...
Pas simple, d'autant moins qu'il faut jouer le jeu social (ou sociétal) alors même que l'on se sent totalement extérieur à ce jeu même.

mardi 18 février 2014

atterrée, accablée, anéantie, angoissée...

... par les commentaires en réaction à des articles publiés sur le Net, en particulier sur Orange (O.K., ils ne choisissent pas leurs lecteurs) : non seulement les propos exprimés sont, sur le plan de la pensée, pas seulement au ras des pâquerettes mais très largement en-dessous mais, de plus, l'orthographe, la syntaxe sont erratiques, ignorées, méprisées, comme une caricature obscène de la langue française piétinée, massacrée. Le pire, c'est que ces déblatérations nauséabondes sont émises par des gens qui revendiquent leur appartenance à la France avec un grand F. J'ai envie de leur dire qu'appartenir à une nation, quelle qu'elle soit, c'est d'abord respecter sa langue, ses auteurs, Voltaire par exemple, Montaigne et leur parfaite maîtrise de cette langue, une arme, la plus belle qui soit, sous-tendue par une pensée critique, une vraie : l'ironie, l'humour qui, seuls, permettent une distance et une réflexion salvatrices quelles  que soient les opinions que l'on défend.
Quand je lis ces "posts", "commentaires", "réactions" ou quelque autre dénomination qu'on leur donne, j'ai l'impression de plonger dans la boue et de m'y immerger, au bord de l'étouffement.
Je ressens, dans le même temps, une fascination morbide pour ce fatras immonde et me promettant de ne plus en lire une ligne, je ne peux m'empêcher d'y revenir avec l'espoir de trouver, quelque part, un sursaut de quelqu'un proche de moi et parfois, cela arrive, mais trop rarement pour que cet espoir l'emporte sur l'accablement.
L'immédiateté du web est une menace sur la culture, la réflexion, l'analyse, l'intelligence, il faudrait imaginer quelque chose d'autre, comme, par exemple, l'impossibilité de réagir à chaud à propos de tout événement -majeur ou mineur- mais avec un délai :  "réagissez" ou "commentez" dans 12 heures ou 24. Les media ont une lourde responsabilité dans l'abêtissement généralisé de notre société, ils ne sont pas les seuls, certes, le tweet est peut-être un début de solution face à ce déferlement de conneries (désolée) grâce à la contrainte du nombre de signes limités qui oblige à une analyse de ce que l'on veut exprimer et donc à une réflexion, si fugitive soit-elle.