Disons que je suis sans doute dans le créneau entre le 28 février et le 1er mars, il est minuit 19, ou, diraient certains, à raison, 0h 19 minutes, mais 0 heure c'est angoissant, je peux caser un tout petit 29 février entre 0 heure et 0 heure 1 ou 2 minute(s) et donc imaginer que, ça y est, j'ai franchi la frontière
et que j'ai bien un an de plus (hélas, hélas !).
Cela me renvoie à ma lecture en cours : "Mudwoman" de Joyce Carol Oates, livre qui me touche énormément, le destin de cette femme, enfant jetée dans un marais par sa mère prisonnière d'un délire "mystique", persuadée que Satan est partout, folle autrement dit, sauvée in extremis, adoptée par un couple de quakers extrêmement bienveillants, qui devient une "personne" -les guillemets sont importants- brillante, "personnalité" intellectuelle ("personne", "personnalité", le grand écart), en fait enfermée dans un personnage qu'elle s'est construit et qui se retrouve rattrapée, malgré elle, par ce terrible passé, cette expérience inimaginable : une enfant jetée comme un déchet dans un marais qui doit l'avaler, la faire disparaître comme si jamais elle n'avait existé.
Je me demande si, sans avoir évidemment vécu une expérience aussi atroce, on n'est pas toujours une sorte de Mudwoman dans ce désir éperdu de se faire aimer à tout prix, soit dans l'excellence, soit dans l'inverse (déviance, délinquance) mais dans l'unique préoccupation de prouver que l'on existe, que l'on est quelqu'un -et non pas personne mais UNE personne, ah, le terrible double sens de ce mot : personne- et que le sens de sa propre existence se trouve dans le regard de l'autre.
et que j'ai bien un an de plus (hélas, hélas !).
Cela me renvoie à ma lecture en cours : "Mudwoman" de Joyce Carol Oates, livre qui me touche énormément, le destin de cette femme, enfant jetée dans un marais par sa mère prisonnière d'un délire "mystique", persuadée que Satan est partout, folle autrement dit, sauvée in extremis, adoptée par un couple de quakers extrêmement bienveillants, qui devient une "personne" -les guillemets sont importants- brillante, "personnalité" intellectuelle ("personne", "personnalité", le grand écart), en fait enfermée dans un personnage qu'elle s'est construit et qui se retrouve rattrapée, malgré elle, par ce terrible passé, cette expérience inimaginable : une enfant jetée comme un déchet dans un marais qui doit l'avaler, la faire disparaître comme si jamais elle n'avait existé.
Je me demande si, sans avoir évidemment vécu une expérience aussi atroce, on n'est pas toujours une sorte de Mudwoman dans ce désir éperdu de se faire aimer à tout prix, soit dans l'excellence, soit dans l'inverse (déviance, délinquance) mais dans l'unique préoccupation de prouver que l'on existe, que l'on est quelqu'un -et non pas personne mais UNE personne, ah, le terrible double sens de ce mot : personne- et que le sens de sa propre existence se trouve dans le regard de l'autre.