saka

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vendredi 18 janvier 2013

notes de lecture et d'ouïe...

En reprenant ce soir ce que je nomme mes "carnets noirs" (précédemment intitulés "carnets geignoirs"), je retrouve une citation extraite d'un livre de Siri Hustvedt "Elégie pour un américain", citation elle-même issue de la préface d'un livre de Kierkegaard "Ou bien... ou bien..." :
" Peut-être avez-vous gardé au fond du coeur un secret que vous considériez, dans sa joie ou sa douleur, comme trop précieux pour être partagé avec qui que ce soit."
Et, prise d'un brusque désir de classer un tas de petits papiers en vrac dans mon agenda, je suis tombée sur cette autre citation, notée en août 2008, de Flaubert : "Chacun a dans le coeur une chambre royale. Je l'ai murée mais pas détruite." Je me souviens de l'avoir entendue dans une émission de France Culture, en voiture, sur la route des vacances, et de m'être sentie extrêmement concernée.
Quatre ans après, voilà que je retranscris cet extrait du livre de Siri Hustvedt, très proche de celui de Flaubert. C'est étrange, cette permanence d'une préoccupation ou peut-être d'une obsession, en tout cas d'une pensée qui nous a précédés et dans laquelle on se retrouve au fil du temps ou malgré ce passage du temps.

mercredi 16 janvier 2013

l'albatrautre...

Comme l'albatros, l'écrivain(e) s'il se pose, se repose, ne peut plus s'envoler, l' élan perdu est impossible -soyons optimiste, disons difficile- à retrouver. L'absence de travail tue le mouvement, le désir d'avancer (de voler ?) plus haut, plus loin, plus longtemps. On s'appuie sur des lectures comme sur l'appel du large, de l'horizon et du ciel infini mais ça ne marche pas forcément. L'essentiel (ciel) est de tenir bon, alors parlons lectures : je ne cesse de suggérer à tout un chacun "Passagère du silence" de Fabienne Verdier, très en retard par rapport à une actualité littéraire, mais une découverte qui m'a tellement emballée, une quête artistique et une quête de soi, une aventure exceptionnelle très bien écrite de surcroît, par une femme exceptionnelle bien sûr. L'un entraînant l'autre, je suis passée ensuite à la lecture de Charles Juliet : "Entretien avec Fabienne Verdier", petit livre par son format mais d'une telle densité que je lis puis repars puis reviens, dans une sorte de tango, pas intellectuel mais sensoriel : bonheur du style, de la langue et de la profondeur de pensée. Ce qui m'a renvoyée à un autre livre de Charles Juliet, qui est un écrivain et poète que j'aime beaucoup : "Dans la lumière des saisons" et en voici un extrait : "Les seuls chemins qui valent d'être empruntés sont ceux qui mènent à l'intérieur. Et lorsqu'on pénètre dans sa nuit, la première chose qu'on découvre, c'est qu'on est captif d'une geôle. Y demeurera-t-on toute son existence ? Ou réussira-t-on à s'en échapper ? "
Je vais m'arrêter là sinon je vais recopier la moitié du bouquin et je risque d'avoir des ennuis avec l'éditeur, mais là encore je vais insister : lisez, lisez, ce sont des choses essentielles.
Mine de rien, j'ai réussi à caser trois bouquins hors mode, prix littéraires et "play list" (si on peut qualifier la littérature de cette appellation ). Enfin, je suis sans doute trop optimiste pour ce qui est de "caser", j'espère au moins avoir réussi à inciter et je crois que ceux qui auront cédé à cette incitation ne le regretteront pas.