saka

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samedi 8 décembre 2012

le blog n'est-il qu'un alibi ?...

Un alibi pour ne pas écrire, pour ne pas accomplir un vrai travail d'écriture. Le blog, c'est épatant, c'est un premier jet, spontané, réactif, affectif, bref c'est un brouillon, ce n'est pas encore de l'écriture, c'est un écrit, c'est un cri que l'on adresse à des inconnus non pas innombrables -ne rêvons pas- mais existants cependant et respectables, et de ce fait on essaie de leur livrer quelque chose de cohérent et de lisible, ou à peu près. Mais ce n'est pas de l'écriture, c'est, au mieux, de la pré-écriture, ou bien de la post-écriture parce que je n'ai pas le souvenir d'avoir créé un texte littéraire à partir d'un écrit du blog, en revanche je pense m'être servie du blog comme réflexion, ou reflet, d'un texte autre, plus profond,  déjà mené à terme.
C'est bizarre le blog, pour paraphraser Christiane Rochefort ("C'est bizarre l'écriture"), ce n'est pas, surtout pas, un journal intime -comment cela se pourrait-il puisque c'est "publié"?- ce n'est pas non plus le journal d'écriture d'une oeuvre en cours ou achevée, ce qui est le cas de "C'est bizarre l'écriture" journal postérieur de "Printemps au parking", et oeuvre littéraire à part entière, c'est un balbutiement, un écrit intermédiaire, forcément censuré, à mi-chemin entre le journal intime et l'oeuvre de fiction, l'écrit auquel on recourt quand on est plus ou moins en panne, ou plutôt en suspens, de l'écriture de "quelque chose" de beaucoup plus important, quelque chose qui fait peur et devant laquelle on renâcle, c'est une piste d'entraînement, un peu comme si on s'assurait qu'on est capable d'aligner quelques phrases qui aient du sens.
Je me rends compte que je parle là d'un blog d'écrivain, parce qu'il existe, bien évidemment, des blogs qui traitent de quantité d'autres choses mais qui passent forcément par le media de l'écriture. Ce ne sont pas, pour autant, des textes littéraires, et pour ceux-ci, a priori, le blog n'est pas un alibi, juste un compte-rendu, un état des choses, et l'écriture ne serait donc pas leur préoccupation première ? Ah bon ? Mais dans quel monde est-ce que je vis, moi ?

samedi 10 novembre 2012

le bonheur ?

Ces derniers temps, j'ai découvert que le bonheur c'était la disparition de la douleur physique. Vive la pharmacopée moderne!

jeudi 8 novembre 2012

des couleurs... ?
Selon une expression bien connue : ces deux derniers mois, j'en ai vu de toutes les couleurs, physiquement parlant. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet. Mais, ce soir, m'a traversé l'esprit le fait que toute émotion -ou de nombreuses- est (sont) associée(s) à des couleurs. J'ai une attirance relativement récente pour le rouge, ça a commencé par un sac, une besace en cuir ultra-souple au toucher aussi sensuel que celui d'une peau (d'ailleurs, c'en est une, en fait, mais morte, et la chaleur qui en émane est celle que lui communique ma propre peau, encore vivante) puis des low boots, une écharpe pure laine mérinos de marque (!)  soldée dénichée sur un site de vente Internet, elle aussi douce et chaude, ensuite un pull en cachemire (Leclerc). Bref, je crois que je vois rouge (colère), après m'être vouée au bleu pendant des décennies, conformément à ce que l'on attendait de moi mais prétendument en accord avec la couleur de mes yeux, alors qu'il s'avérait nécessaire et requis que je n'y vois que du bleu (mensonge, tromperie et leur acceptation naïve), j'ai aussi expérimenté le fait d'être "bleue de froid" (physiquement peut-être, affectivement sûrement). J'ai eu aussi une passion pour le vert, je ne suis pas sûre d'avoir été "verte de rage" mais pourquoi pas ? J'ai aussi été "blanche comme un linge", comme tout le monde, mais sans avoir pu le vérifier "de visu" puisque, dans les circonstances qui provoquent cette couleur -ou plutôt cette absence de couleur-, on n'est pas vraiment en état de courir vers un miroir. Il n'y a pas que les voyelles qui sont colorées selon le poème de Rimbaud, les émotions aussi, mais ça, tout le monde le sait, non ?
Ceci écrit, je suis heureuse de voir rouge -et non plus bleu-, de retrouver la voie de la révolte, de la contestation, et au minimum de la remise en question, de la vie donc, parce que ce qui coule dans nos veines, même quand on est dit de "sang bleu"", c'est du rouge !

mardi 4 septembre 2012

entendu à la télé...

...le génial Christian Estrosi déclarant que Jean Sarkosy a un "immense talent". Ah bon, mais LEQUEL ? Celui d'être fils de son père ? D'être depuis trois ou quatre ans en deuxième année de droit ? Sinon, quoi d'autre ? Marre de ces "nouvelles" qui n'en sont pas. Marre de la pauvreté, de l'inanité,  de ces "infos" qui n'en sont pas. Bravo à Mario Monti qui a le courage de supprimer tous ces postes de conseillers généraux (ou l'équivalent), de tous ces fonctionnaires inutiles et coûteux -et de leurs chefs, certes élus mais tout autant inutiles. Allez, un bon coup de balai, la démocratie a tout à y gagner.

lundi 27 août 2012

photos d'identité

Je me demande qui est le sadique pervers (masochiste aussi puisqu'il est soumis à son décret ou loi) qui a imposé les photos d'identité où il est interdit de sourire, où l'on doit avoir l'air d'être "neutre" (si on est venu au monde, ce n'est pas pour être neutre mais un individu particulier et unique) , le résultat étant qu'on a tous l'air d'avoir enterré notre famille la veille, ou le jour même, ou bien d'être des repris de justice pris en photo juste avant d'intégrer leur geôle. La France ne présente plus à ses concitoyens ou à des citoyens européens- ou plutôt à des représentants de leurs lois- que des gueules d'enterrement. Je comprends que soient exclus les voiles,  ou les chapeaux (encore que, pour ces derniers j'ai un doute..) mais le SOURIRE ? ! Ce qui nous donne notre humanité, notre singularité ? Je ne comprends pas : un sourire ne dissimule jamais le visage, il est juste la signature d'une personnalité, d'un individu UNIQUE (pardon pour la redondance). Y aurait-il une arrière-pensée : ne surtout pas rendre sympathique le citoyen contrôlé ? Signifier à tous les contrôleurs d'identité - policiers, gendarmes, douaniers- que nous sommes tous des délinquants en puissance avec nos gueules patibulaires de six pieds de long ?
N'étant pas totalement maso, je ne livrerai pas les dernières photos d'identité que j'ai dû effectuer je n'ai pas envie de débecter mes lecteurs et/ou mes amis, à ceux-là je dédie mon plus beau sourire qui signe ma réelle identité.

dimanche 26 août 2012

aujourd'hui j'ai aimé le mistral

Je sais, c'est extrêmement égoïste par rapport à ceux qui ont subi l'incendie qu'il a contribué à entretenir dans les Bouches-du-Rhône, mais, en ce qui me concerne, il m'a fait renaître à la vie, il a balayé la chape de chaleur lourde et humide que je hais, qui m'anéantit, me coupe les jambes et sape mon peu d'énergie. Ce matin, l'air était frais, léger et, Dieu ! que c'était bon de le respirer, après ces jours et ces jours plombés, moites, épuisants. J'ai toujours aimé la chaleur -sèche surtout- dans la mesure où je peux m'en prémunir, m'enfermer la journée avec un bon livre, sortir la nuit tombée mais quand je dois assumer courses, préparations de repas, lessives (en machine), étendage, ramassage et éventuellement repassage -que je zappe un maximum-, pour "famille nombreuse", je n'y arrive plus, j'en ai marre, je deviens odieuse, agressive et gueularde (presque geignarde, ce qui est le pire) et donc, ce faisant, coupable de ces sentiments et ressentiments forcément honteux, victime pantelante de la doxa qui m'impose le bonheur et la reconnaissance éternels d'être grand-mère, comme si c'était une identité et non pas une péripétie de ma vie. Victor Hugo et son art d'être grand-père me font bien rigoler, j'imagine qu'il n'a jamais couru les marchés (pas les hyper qui n'existaient pas), jamais mis les pieds dans une cuisine pour préparer à manger à des gamins qui tordent le nez devant ce qu'on leur propose, hormis pâtes, riz et pommes de terre, frites de préférence. Cher Victor, moi aussi, j'aime mes petits-enfants, j'aime les écouter, les observer, parler avec eux et ce, d'autant plus, que je n'ai pas à me demander ce que je vais leur faire à bouffer ce soir, il est vrai que j'ai le tort d'être une femme, du XX1ème siècle, écrivaine inconnue mais écrivaine quand même parce que c'est ça ma véritable identité, quand je m'y autorise.

vendredi 10 août 2012

le silence de la nuit...

... quelle bénédiction ! Grâce à Dieu, les cigales se taisent à la nuit tombée, ce soir -dans mon quartier privilégié- , les humains aussi, ils sont peut-être partis en villégiature ou se reposent de ces journées épuisantes de grosse chaleur. Rentrée chez moi depuis samedi dernier, j'essaie de reprendre pied dans le réel, ces parenthèses de "vacances", si bénéfiques soient-elles, ont leur revers de la médaille (oh non ! plus de médailles, pitié, plus de J.O. !), après la vacance au sens premier du terme, c'est le retour dans la réalité, moche, et pire : terrifiante. Pendant les J.O., la (les) guerre(s) continue(nt) et les J.T. et/ou infos radio passent allègrement des performances et autres merdailles obtenues par les nations diverses et variées aux massacres perprétés en Syrie, au Mali où se commettent non seulement les meurtres et les exécutions les plus arbitraires et les plus barbares mais la destruction systématique d'oeuvres d'art et d'architecture, patrimoine de l'humanité, au nom du pire des obscurantismes. Je sais, j'ai déjà écrit à ce propos, j'ai déjà hurlé ma révolte, et je sais que je ne suis pas la seule, mais je continuerai, atterrée par le cynisme extrême des gouvernements russe et chinois, et ce système imbécile des Nations prétendument Unies qui permet aux autres nations, les bien-pensantes qui votent dans le "bon sens" de se dédouaner de toute responsabilité dans les exactions et meurtres de masse qui se déroulent et se donnent à voir à nos regards horrifiés mais pire encore : blasés et forcément complices. Pendant la Shoah, on pouvait encore dire : "on ne savait pas" bien que certains et non des moindres "savaient", maintenant tout crime contre l'humanité est à ciel ouvert, ou plutôt à écran ouvert, et tout le monde accepte, continue à dîner tranquillement et commente : "Oh, quelle horreur" ! quand les victimes, dont des enfants, racontent comment on leur a arraché les ongles et autres joyeusetés.
Je vais continuer à égrener les lieux communs et les banalités, tant pis, mais l'espèce humaine est la pire qui soit au monde. Bon retour de vacance(s) et surtout, surtout, restons dans notre vacuité : " Ils meurent ! Oh, que c'est triste ! Mais il faut bien mourir un jour "... Oui, mais sans se faire arracher les ongles avant, c'est mieux.

dimanche 22 juillet 2012

"errare humanum est" (bis)

Eh bien, non, j'avais bien écrit "gravons" et non pas "signons". Pourquoi ai-je pensé que je m'étais trompée ? peut-être parce qu'une ligne en-dessous, il est question de "signe" ? Ou alors, je commence à perdre la boule...

samedi 21 juillet 2012

"errare humanum est"

Pour ceux qui n'auraient pas étudié le latin, traduction du titre : "l'erreur est humaine".
Dans le message précédent ("Encore Haruki Murakami"), je pense avoir fait une citation erronée : à propos de la chanson de Brassens, le deuxième vers, je crois, n'est pas "ne signons pas nos noms au bas d'un parchemin" mais " ne GRAVONS pas nos noms au bas d'un parchemin ", ce qui est beaucoup plus ... grave  ! On signe un papier, parfaitement destructible, on grave sur la pierre, le marbre, donc dans la durée, en tout cas une durée bien supérieure à celle du papier, et surtout du parchemin, peau d'animal (chèvre, mouton, agneau).

Encore Haruki Murakami...

Je viens d'achever la lecture de "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ", très beau roman dans lequel j'ai retrouvé des prémisses de "1Q84", un amour d'enfance qui laisse une marque indélébile, inoubliable, comme toute chose vécue dans cet état -l'enfance- où l'être n'est pas encore entamé, abîmé par la vie, où tout compromis est impossible parce que la perméabilité aux émotions et la sincérité absolue n'existent qu'à ce moment-là, perdurent sans doute chez un petit nombre de personnes qui acceptent de rester vulnérables et qui le paient très cher. La vie authentique est à ce prix, je pense, celui de la souffrance, mais par ailleurs,  est-ce que ceux qui acceptent les compromissions, les soumissions ne sont pas des êtres morts avant la mort-même, la vraie. Se construire une armure, une carapace, est-ce que ce n'est pas accepter de mourir de son vivant ? Mais alors, quel est l'intérêt de cette vie-là ?
Autre chose qui m'a frappée dans ce roman de Murakami, c'est l'importance de cet acte, si minime en apparence, de se prendre par la main, de garder en soi ce souvenir de deux mains qui se joignent, geste éminemment humain qui exprime tout l'indicible, la main qui engage tout l'être : "j'ai l'honneur de ne pas te demander ta main" a écrit et chanté Brassens, conscient sans doute de l'importance et de la gravité de cet engagement suprême - et social-  qu'il précise par les vers suivants : "ne gravons pas nos noms en bas d'un parchemin" (au fait, c'était de lui, ou d'un autre poète ? je ne sais plus...). La main qui signe, la main qui lie et qui relie, la main trait d'union qui, parfois, se rompt mais dont le souvenir, intact, demeure.

vendredi 6 juillet 2012

et j'allais oublier !

Merci aux gouvernements russe et chinois, tellement préoccupés du bien-être du "peuple", de tous les "peuples", au nom d'une prétendue idéologie --théoriquement abdiquée par la Russie- et qui regardent sans sourciller le massacre syrien. ONU : summum de la veulerie et de la lâcheté tant que les gouvernements susnommés auront un droit de veto. Là encore, il y a nécessité de réformer les statuts de cette organisation censée régir et protéger les peuples, se faire massacrer devant les casques bleus (cf. Srebenica) ne change rien pour ceux qui se font massacrer, pas plus que la S.D.N. (Société des Nations) créée après la 1ère guerre mondiale  n'a pu éviter la 2ème (seconde, pour les optimistes). C'est à croire que les hommes essaient ou font semblant de dire, proclamer qu'ils ne veulent plus de conflits, d'horreurs, de meurtres de masse mais qu'ils sont incapables d'y renoncer ou de les enrayer, peut-être même qu'ils ne le souhaitent pas : restons dans l'apparence, dans le faux-semblant, au moins cela nous donne bonne conscience. Pendant ce temps, les affaires continuent et c'est, apparemment, l'essentiel.

je suis en colère

... et plus qu'en colère : désolée, désespérée -au sens propre du terme : sans espoir- , je me demande si  l' incommensurable bêtise humaine, et sa cruauté qui va de pair,  trouvera un jour ses limites. Je vois, à la télévision, des images insoutenables en provenance de la Syrie, des enfants torturés, assassinés et je pense à tous les crimes similaires, dans d'autres régions du globe, qu'on ne nous montre pas, je vois des barbares barbus et enturbannés (espèrent-ils cacher leur absence de cerveau ?) détruire à Tombouctou des chefs d'oeuvre d'architecture et de culture du 15ème siècle à coups de pioches et de masses, je vois les mêmes battre sauvagement des jeunes gens parce qu'ils s'aiment hors des liens du mariage et je pense à tous ceux qu'on ne nous montre pas plus, j'entends cet enfant syrien de 13 ans raconter comment on lui a arraché les ongles avec une pince et "quelque chose qui ressemblait à un tournevis". J'entends que la FIFA autorise le port du voile sur les terrains de foot,  je n'avais déjà pas une haute opinion du milieu footballistique mais là, on atteint des sommets d'ignominie et d'hypocrisie : le voile ne serait pas un symbole religieux ou politique (interdits dans le sport international), mais "culturel" (!), on nous prend vraiment pour des cons ! Je vois des malheureuses s'enfermer volontairement dans des barreaux de textile dépourvus de tout sens et d'autres malheureuses non voilées prétendre que c'est parfait puisqu'elles, les voilées, peuvent avoir accès aux compétitions internationales ! Je suis révoltée, infiniment malheureuse devant cette complicité des femmes dans leur propre soumission à une loi décrété par des mâles incultes, je vois ces femmes accepter leur esclavagisation au nom d'une religion tout aussi débile que n'importe quelle autre religion et /ou culture où il est décrété qu'elles sont inférieures aux hommes.
 Je pleure et je hurle de chagrin devant mon impuissance face à cette effrayante, inacceptable et, je le crains, inéluctable régression de l'espèce humaine.

mardi 26 juin 2012

et dire, et dire...

... que j'ai failli mourir ce week-end, écrasée par une armoire de mariage. Depuis quelques temps -pas mal de temps en fait-, je pense que le mariage est une institution assez pesante, j'en ai eu une confirmation matérielle samedi dernier, après m'être laissé persuader par mon téméraire et non moins  irréaliste de mari que nous pouvions déplacer latéralement à nous deux et avec nos petits bras ce monument en noyer massif. Je l'ai donc vue basculer vers moi qui me tenais bêtement face à elle, et dans deux grands hurlements et un énorme effort commun nous avons réussi un placage vers le mur -on a été meilleur que les équipes de France de rugby et de foot-ball réunies, d'après le peu d'infos retenues parmi celles qui m'ont été infligées à ce propos-, mais la portée symbolique de cet "événement" très personnel, qui n'aurait même pas fait un titre dans le journal local, ou alors en tout petits caractères et en page "faits divers" : "une sexagénaire -eh, oui !- meurt écrasée par une armoire de mariage " ne m'échappe pas. Mais qui sait encore, à l'époque Ikea et 2m20 maximum de hauteur de plafond, ce qu'est une armoire de mariage ? C'est une sorte d'oeuvre d'art, artisanal plutôt, avec une corniche très travaillée représentant en général deux oiseaux bec à bec- on était très prude à l'époque- unis dans une couronne de lauriers, avec souvent, un coeur percé d'une flèche en guise de nid, d'amour bien sûr. Elle contenait tout le trousseau de la mariée : draps brodés, linge de toilette, chemises, jupons etc. Toutes choses précieusement conservées et parcimonieusement utilisées. J'ai encore de la toile de drap, de mon arrière-grand-mère je suppose, non encore ourlée, ni brodée, et qui restera à jamais en attente de finition sans doute.
C'était mon moment de nostalgie et d'interrogation quant au perfectionnisme de nos aïeux (aïeules surtout) certainement dépourvu d'intérêt pour la plupart de ceux qui me lisent encore, mais tout de même, quel optimisme ? désir de s'inscrire dans le temps ? Je ne sais pas, mais j'aime dormir dans les draps brodés qui ont traversé le temps, ont été éventuellement reprisés mais avec quelle adresse, ce n'était pas l'époque du consumérisme, tout devait durer, au-delà de l'espérance de vie de chacun. Bon, il y a sûrement un côté négatif, évoqué au tout début de ce message, la pesanteur du mariage et de l'armoire qui le symbolisait. Avec ces portes fermées de très belles clés, mais clés quand même.
En ce qui concerne l'armoire citée, ainsi que je l'avais écrit dans un précédent message, ses portes ont été dérobées. Hélas ! Ou message positif d'ouverture ?

dimanche 24 juin 2012

maudit soit l'aedes albopictus !

Cette charmante petite bestiole, autrement nommée "moustique tigre", est invisible, inaudible et, je le parierai bien, sans saveur, ce qui l'indiffère sans doute vu que c'est elle qui nous boulotte. Elle est susceptible de nous transmettre la dengue, le chikungunia (pas sûre de l'orthographe) et prolifère désormais sur le pourtour méditerranéen et elle m'apprécie -du moins, ma peau- outre mesure. Je me retrouve avec des boutons énormes, style peste bubonique, qui ont l'agréable particularité de démanger abominablement, outre l'aspect esthétique catastrophique. Je suis sur le point de revêtir une burka pour profiter de mon jardin et de ma piscine ce qui va à l'encontre de mes valeurs et de mon bonheur à nager dans le plus simple appareil, oui, je sais, habitants du nord de la France, lire cela est dur pour vous qui attendez désespérément l'été mais au moins vous échappez à cet infernale bestiole, là, ce soir, il fait très chaud et je rêve d'aller prendre un bain de minuit mais j'ai PEUR, les piqûres que j'ai récoltées jeudi sont loin d'être guéries même si j'en apaisé le feu avec "Dapis Gel", homéopathique et très efficace (non, je ne suis pas payée pour en faire la pub) pour l'apaisement de ces terribles démangeaisons, on ne sait jamais, cela peut aider les personnes (sudistes au sens géographique du terme) dans mon cas. Tout cela pour en venir au fait que j'entendais dans ma voiture, revenant du Gard où sévissent d'autres nuisibles, humains en l'occurrence, une émission sur la protection des animaux, où il était dit que TOUT insecte avait un rôle bénéfique dans la nature (?). Je suis pour la défense des animaux, mais tout de même, me dis-je, en grattant mon épaule droite et mon cou bubonesques : " les moustiques (tigres ou "normaux" comme notre Président) , les puces, les tiques, les punaises, les poux, les mouches, les scorpions, les blattes, les cafards, quels sont exactement leurs bienfaits pour l'humanité ? " D'accord pour les araignées -que je ne tue pas, malgré leur aspect parfois rebutant et dont j'épargne les toiles- d'accord pour les serpents, mais pour ceux précédemment cités, j'ai quand même un sérieux doute. La protection animale c'est bien, mais, pardonnez-moi, si je chope un moustique tigre, hypothèse hautement improbable vu leur quasi-invisibilité et inaudibilité, je n'hésite pas une seconde, je l'écrabouille ! En conclusion, la défense tous azimuts de ce qui est vivant dans la nature me semble relever d'un extrêmisme comme les autres, c'est-à-dire éminemment critiquable, outrancier et nocif. J'attends une réponse d'un écolo scientifique et crédible en ce qui concerne mes propos ci-dessus quant aux espèces citées.

mercredi 20 juin 2012

j'en ai marre...

... du Var et du Gard, de tous les Collard et de tous les connards, du Vaucluse à la pe(i)n(e) dans la haine, des perruches blondes qui ânonnent les discours qu'elles n'ont pas écrit, des twitteuses revanchardes qui remettent les pendules à l'heure du bling-bling et du règlement de comptes perso, des prétendus amoureux de la France qui la poignardent dans le dos en ignorant tout de son histoire, des ignares et des décérébrés consentants qui boycottent le Chant des Partisans. Avant-hier, c'était le 18 juin, au lendemain des élections où le seul appel qui s'était exprimé dans mon Sud tant aimé était celui de la haine, du rejet, du repli, de la désignation d'un bouc émissaire. Dans les années 30, en Allemagne, puis ultérieurement dans l'Europe tout entière, c'était LE JUIF, maintenant c'est l' immigré, l' étranger, arabe ou noir ou rom -cependant européen- peu importe, l'ennemi c'est l' AUTRE, quel qu'il soit. Nous avons créé des ghettos, nous avons négligé l'effort primordial de l'aide à l'intégration mais, bien sûr, nous avons décrété que c'était l' étranger qui refusait de s'intégrer, c'est tellement plus confortable.

mercredi 13 juin 2012

ENFIN !

Pendant 5 semaines, j'ai été privée d'Internet et me voilà enfin reconnectée, reliée à ce monde virtuel dont j'ai pris conscience qu'il était extrêmement addictif, je me suis sentie tellement frustrée, je l'avoue. C'est donc une addiction supplémentaire à mon actif, tant pis. Le seul avantage que j'ai vu à cette situation, c'est que je me suis remise à l'écriture, au travail devrais-je dire, au seul vrai travail qui en vaille la peine à mes yeux et que j'espère arriver au bout du texte qui m'occupe l'esprit depuis si longtemps, texte qui correspond à un poids extrêmement lourd que je traîne depuis mon enfance et que je rêve de déposer enfin. J'ai beaucoup lu aussi, pendant ces cinq semaines, encore plus que d'habitude. J'ai dévoré en huit jours les trois livres de Haruki Murakami, "1Q84". C'est une oeuvre magnifique, un voyage entre deux mondes parallèles, dont celui que l'on pourrait désigner d' "irréel" donne au "réel" toute sa densité et un éclairage différent. Je ne me suis pas encore remise de cette lecture et j'ai du mal à en parler, il me faut encore, je crois, la laisser travailler en moi.

mercredi 2 mai 2012

encore et toujours à l'ouest...

... dans les deux sens du terme, outre le fait que je crains que ce soit là mon état naturel -sens figuré-,  je pense que j'en ai rajouté une couche en revenant de NY, géographiquement à l'ouest -sens propre-, le jet lag dans ce sens-là est pour moi complètement déstabilisant, ce qui me rassure c'est que je ne suis pas la seule d'après différents témoignages d'amis. il n'en reste pas moins que New-York est une ville totalement fascinante, c'est mon deuxième voyage et séjour là-bas. La première fois que j'y suis allée, il y avait les Twin Towers, je me souviens encore du dernier étage où j'étais montée avec cette vue incroyable à laquelle il était difficile de s'arracher. Je me souviens aussi, à un étage inférieur, le vertige terrible que j'avais ressenti en regardant en bas par la paroi vitrée, au point que je ne pouvais plus bouger tétanisée par le vide qui s'étalait sous mes yeux, et mon regard s'était alors porté sur l'autre tour et sur une personne allongée le long d'une "fenêtre" en train de prendre le soleil, j'en étais malade. Le 11 septembre 2001, trois ans après, j'ai été obsédée par ce corps humain, confiant, abandonné à la chaleur du soleil -quand j'y étais, on était en juillet 1998- il s'agissait apparemment d'un jeune homme et je me demandais ce qu'il était devenu, je ne voyais que lui, je l'imaginais pris au piège de ce cauchemar, sautant dans le vide, j'espérais qu'il n'avait été que de passage comme moi et avait échappé à cette fin épouvantable. C'est étrange, devant les images terribles de ces milliers de victimes dont on entendait sur toutes les chaînes de télé l'impact de leurs corps sur le sol, je pensais tout le temps à cet inconnu, parce que, sans doute, je l'avais vu, qu'il était à ce moment-là réel, un être singulier, un individu avec toute une vie passée et présente dont je ne connaîtrai jamais rien sans doute,  offert aux rayons et à la chaleur du soleil,  je n'irai pas jusqu'à dire heureux car je n'en sais rien, le bonheur est si rare et si fugace. Mais pendant les quelques minutes où je l'avais regardé, oui, je crois qu'il était heureux. Et, il y a une dizaine de jours, à Ground Zero, devant les deux fontaines géantes commémorant les tours, je regardais les noms gravés sur les rambardes et je me demandais : "est-ce qu'il y est ?". Peut-être ou peut-être pas, mais son image restera gravée dans mon esprit, vivante.

dimanche 8 avril 2012

retour à "la barque silencieuse" de Pascal Quignard

"Le large existe. (...) Le large a  inventé une place partout sur cette terre. Ce sont les livres. La lecture est ce qui élargit. "

dimanche 1 avril 2012

de retour chez moi...

... sauf que je ne sais plus où c'est, chez moi. J'étais dans ma maison du Gard qui est un "chez moi" d'origine, viscéral en quelque sorte. J'y retrouve mes meilleurs souvenirs d'enfance, et le(s) petit-duc(s) mais cette fois-ci, la magie n'a pas opéré, deux soirées de dialogue mais " il " n'est pas venu me rendre visite. Peut-être suis-je tombée sur un coriace, un intéressé mais réticent ou bien ce sont ces fichues buses qui ont été dissuasives, elles ont niché il y a deux ans dans un des platanes où ils avaient leurs habitudes. j'ignore le degré d'incompatibilité entre petit-ducs et buses mais il y en a manifestement un. Le problème c'est que j'ai, avec les petit-ducs, une empathie que je n'ai pas avec les buses. J'imagine que je dois rencontrer peu d'écho dans le récit de mes problèmes relationnels avec les petit-ducs et les buses, mais il est certain que j'en veux beaucoup à ces dernières si elles sont responsables de la distance qui s'est créée entre eux (les petit-ducs) et moi. Ce qui est certain, c'est que, malgré mes tentatives de séduction acharnées, je n'ai pas (encore) réussi à les faire revenir chez moi et que cela m'attriste.
Dans l'autre chez moi, celui où je vis quotidiennement, il n'y a pas de petit-duc, seulement des chouettes (effraie et hulotte) mais quelque part plus haut, dans le Mont-Faron, et auxquelles j'ai du mal à répondre, de crainte d'inquiéter les voisins, maudits soient-ils ! Et béni soit le petit-duc avec qui j'ai lié amitié autrefois et qui m'a inspiré mon roman "Un froissement d'aile" dont il est un des personnages, le plus important sans doute. A ce propos, je dois dire qu'il n'y a as de froissement d'aile dans le vol du petit-duc qui se déplace sans aucun bruit, mais je n'ai pu résister au jeu de mots entre "aile" et "elle". Qu'il me pardonne s'il en a été froissé.

samedi 24 mars 2012

entendu ce soir...

... Angelo Rinaldi sur France Inter. Pour ceux qui l'auraient oublié, il a été un critique littéraire très redouté et un très bon romancier, qu'il est peut-être toujours d'ailleurs mais il y a longtemps que je ne l'ai pas lu. J'ai été totalement d'accord avec lui, au cours de cet interview quand il a dit que l'écriture directe sur un ordinateur était une facilité et que, pour lui, il fallait un passage par l'écriture manuscrite parce que la main était intelligente. Je me souviens d'avoir écrit quelque part dans ce blog une chose assez semblable et même tout à fait semblable sur la nécessité de cet artisanat de l'écriture. J'en sais quelque chose, moi qui me débats avec un manuscrit justement pas manuscrit mais "tapuscrit", interminable dans le sens premier du terme. Taper avec un, deux ou trois doigts (ou plutôt six si on emploie les deux mains) n'a rien à voir avec un stylo, un crayon ou autre de ces instruments d'écriture qui passent pour obsolètes, que l'on tient fermement -ou pas- entre trois doigts, qui trace sur un papier tiède, doux, sensuel, les mots issus de la pensée, de l'imaginaire, qui les biffe, les modifie et qui donnent un sentiment de plénitude, de reconnaissance de sa propre écriture, si illisible soit-elle pour autrui et parfois pour soi-même, mais tout de même totalement expression de notre être et de notre singularité. j'ai l'impression avec un clavier d'une écriture hachée, hoquetante, et absolument frustrante. Un clavier est froid, anonyme, convient très bien pour les lettres administratives et barbantes, pas pour laisser couler une pensée fluide ou qui devrait l'être. Passer du manuscrit au tapuscrit est forcément indispensable, on corrige, on relit lentement, à son rythme, et on tente de transformer en produit communicable une écriture première, jaillissante, prolongement de soi. Quand on tape un texte, on transforme quelque chose de vivant, mouvant, palpitant en un objet définitif et figé qui ne reprendra vie que sous l'oeil d'un lecteur et par la grâce de sa propre lecture.

samedi 3 mars 2012

ce 29 février 2012...

... a été merveilleux ! Merci à tous mes amis toulonnais pour leur présence ( surprise ! ), les textes écrits pour moi (!!!), les petits énormes cadeaux, cette soirée inoubliable. Merci pour les bouquets de fleurs Interflora, merci à tous ceux -non toulonnais- qui m'ont envoyé des cadeaux,  adressés des SMS ou des courriels, des coups de fil auxquels, la gorge serrée d'émotion, j'ai eu l'impression de ne pas répondre assez chaleureusement, pétrifiée par le fait qu'on se souvienne de moi. Alors là, je me suis dit qu'être née un 29 février, c'était une chance inouïe parce que cela donne l'impression qu'on est unique ! Un tout petit peu plus unique -bien qu'on n'y soit pour rien- que ceux qui sont nés un jour qui revient tous les ans. Pardon à cette immense majorité, vous êtes uniques aussi mais peut-être plus difficiles à mémoriser, il faut bien qu'il y ait un petit avantage pour ceux qui sont nés un jour aussi improbable.

mardi 28 février 2012

28 février 2012...

Demain, ce sera mon vrai anniversaire. Aujourd'hui, cela fait trente ans que mon grand frère est mort. Depuis longtemps, je suis plus vieille que lui -dans la vie- et pourtant il reste toujours "mon grand frère". Il est mort le jour de mon faux anniversaire ou anniversaire de substitution (?), il y a toujours eu deux clans dans ma famille et mes proches, ceux qui me souhaitaient mon anniversaire le dernier jour de février, et ceux qui me le souhaitaient le 1er mars pour respecter le nombre de jours. Moi, je n'ai jamais su choisir, dans les années non bissextiles il n'y a que le 2 mars où je me dis : "bon, ça y est, j'ai vraiment un an de plus". Mais depuis ce terrible 28 février 1982, je crois que je préfère être née un 1er mars. De toutes façons, c'est un problème insoluble. Si c'est vraiment un problème... Parce que le vrai problème c'est ce temps qui passe inexorablement et de plus en plus vite. Je me proclame championne d'énonciatrice de clichés : le temps qui passe de plus en plus vite etc. Mais les clichés ne sont que l'expression d'une réalité partagée par tous, à partir d'un certain âge pour ce qui concerne ce passage du temps, l'intéressant serait de savoir, pour chacun, quand advient cette bascule, entre le temps éternel - ou vécu comme tel - et le temps compté. Quand prend-t-on conscience précisément que toute vie, et la nôtre en particulier puisque nous sommes des êtres éminemment égocentriques, s'approche inéluctablement de son terme ?

lundi 20 février 2012

constat..

Depuis quelques temps je me trouve laide, moche, vieille et fatiguée ou bien : loche (c'est une limace), maid(e), viée et fatigueille, ou bien encore  : vioche, mieille, laitiguée (larguée ? ) et fatigaide (à l'aide ! ) ou bien : vatiguée, lieille, mioche et ...  zut  ! -restons polie- fatigaide (à l'aide, à l'aide, bis repetita).
A votre tour ?

dimanche 19 février 2012

ratage général...

Le 14 février, j'ai écrit un long message et, sans doute, fait une mauvaise manip, tout le message a été effacé. Il y a des moments où je déteste l'internet, facebook, blog et tout ce qui se transmet par l'intermédiaire d'un clavier et d'un ordinateur, il faut tout le temps "sauvegarder", "enregistrer"... D'accord, Internet permet des échanges multiples, variés et tutti quanti (sauf que je n'ai aucun retour de mes éventuels lecteurs, je sais juste combien de messages ont été lus -ou parcourus-, par jour, semaine ou mois, dans quel pays), mais le papier et le stylo, même si leur diffusion est limitée, restent le moyen le plus fiable de l'écrit. Je suis d'accord aussi avec le message d'Amélie Nothomb sur France Inter pour inciter les lecteurs à postuler pour le Prix Inter, quand elle dit que le papier est un support matériel et permet d'être vrai, authentique. J'applaudis des deux mains. Mon dernier (mais je l'espère, pas "le dernier") texte en est la preuve, j'ai cédé aux sirènes du gain de temps quand on écrit directement en traitement de texte. En fait de gain, j'ai perdu des pages et des pages, ce qui m'a plongée dans des désespoirs successifs et totalement stérilisée pendant des semaines en ce qui concerne l'écriture. Finalement, ma méthode "à l'ancienne" me convient beaucoup mieux : on écrit à la main, avec un stylo (ou un crayon, ou un stylo-bille, peu importe) sur des feuilles libres, un cahier d'écolier (ma préférence) et on finalise avec l'ordi, ce qui permet une relecture,  et surtout une ré-écriture, étape essentielle du processus. On fait des vrais manuscrits, avec ses biffures, ses repentirs, ses ajouts, on est dans le sensuel, le jouissif c'est-à-dire le contact avec le stylo, le papier, SA propre écriture qu'on a parfois du mal à relire, mais tant mieux parce que la lenteur de ce travail l'enrichit. Ce prétendu "gain de temps" n'est pour moi qu'un appauvrissement de l'écriture qui est un artisanat, et devrait le rester.
Si j'ai intitulé ce texte "ratage général", c'est à cause de ce texte du 14 février disparu à jamais - ce n'est pas grave, aucune idée géniale, sans doute, ne méritait sa publication - et aussi ces pages perdues -pas plus géniales sûrement - mais qui m'avaient apporté un (in)certain bonheur d'écriture.
En conclusion :  vive l'artisanat, la main et le stylo inscrivant sur du papier un texte à la fois éphémère et durable, parce que permanent et concret.

mardi 14 février 2012

mes yeux...

... me jouent de mauvais tours. Ce sont des yeux de lapin russe époque soviétique : plus rouges que rouges ! Je me bats contre une conjonctivite allergique qui résiste férocement depuis près d'un mois. D'habitude, c'est au printemps, mais là, comme on a eu le printemps au mois de janvier, iris et roses en fleur et jasmin en bouton, il y a dû y avoir quelques pollens en vadrouille qui se sont jetés sur -et dans- mes yeux, ça pique, ça gratte, ça larmoie, j'ai l'air éplorée en permanence.J'ai essayé de joindre une photo pour "preuve à l'appui", ça n'a pas marché, et dans le fond, tant mieux, c'est quoi ce masochisme de vouloir publier une photo "yeux de lapin russe" ? Je tiens tant à mes yeux et à leur capacité de LIRE et  regarder : une tempête de neige sur Toulon dimanche matin, les petites mésanges huppées et le rouge-gorge qui viennent picorer les boules de graisse et les graines disposées à leur intention. LIRE : en ce moment "Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman, livre bouleversant, écriture magnifique superbement traduite de l'hébreu par Sylvie Cohen, qui a habité à Toulon et que j'ai croisée, par hasard. Traduire est une performance exaltante -j'ai collaboré à une traduction de l'anglais d'un roman de Bernice Rubens, "L'autre Messie"(Editions du Félin) avec mon amie Geneviève Jackson, travail passionnant et qui a totalement séduit l'auteur-il y a longtemps de cela.
Message décousu, en vrac, mais qui sous-entend tant et tant de choses sur le regard, la lecture, le passage d'une langue à l'autre, sujets sur lesquels je pourrais écrire des pages et des pages. Tout cela pour en conclure que je tiens à mes yeux comme à la prunelle... de mes yeux !

mercredi 11 janvier 2012

"La barque silencieuse" de Pascal Quignard...

... que je ne cesse de renommer "La barque mystérieuse", je ne sais pas pourquoi. Où est le mystère dans ce silence qui n'en est pas un ? Quignard nous abreuve d'une richesse de mots et de pensées qui font écho chez moi, qui n'ont rien à voir avec le silence mais avec le cri, la proclamation. Oui, mais , le cri silencieux, la proclamation intérieure, douloureuse et muette qui ne peut se dire. Alors, en effet, ma propre confusion entre le "silencieux" et le "mystérieux" m'apparaît plus clairement car je me sens définie dans mon histoire personnelle par le silence et le mystère que je tente de transgresser sans y parvenir vraiment : juste des petites fenêtres, voire des "meurtrières" (!) dans mes tentatives d'élucidation par l'écriture.
Extrait, parmi tant d'autres merveilles, de "La barque silencieuse" (p.97):
" Ecrire ôte les fers. Les romans imaginent une autre vie. Ces images et ces voyages entraînent peu à peu des situations qui, dans la vie de celui qui lit, comme dans la vie de celui qui écrit, émancipent des habitudes de la vie. "
Et, plus loin : " Ecrire déchire la compulsion de répétition du passé dans l'âme.
A quoi sert d'écrire ? A ne pas vivre mort ".
Que rajouter à cela ? Rien. Sinon que j'aurais aimé l'avoir écrit moi-même (et que je l'ai sans doute fait, avec moins de talent, dans mes "carnets noirs" et cachés, adressés à moi-même).

mardi 3 janvier 2012

talons aiguille

J'aime avoir les pieds sur terre, mais à moitié seulement, c'est pourquoi j'aime tant les chaussures à talon haut. Prête à décoller.

ce soir, je pense à René Char...

Je viens d'envoyer un message Facebook à Vicky dont j'admire tant le travail. Je lui rappelais cette citation, de René Char, que notre Christiane aimait tant : "Toute la place pour la beauté" qui devrait être l'injonction de vie de tout artiste. Certains y arrivent, ou en sont très proches. Ce qui me renvoie à cette autre phrase de René Char : "La lucidité est la blessure la plus proche du soleil".
Tendre au moins vers cela mais c'est si difficile.