saka

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jeudi 13 août 2009

journée internationale des gauchers

En voilà une nouvelle ! Entendue ce matin sur France Inter. Ça serait ma fête et personne ne me l' a souhaitée ! Me voilà triplement minoritaire : née un 29 février, huguenote et gauchère. Il paraîtrait que les gauchers sont d'un plus petit poids à la naissance, plus créatifs ( ah, quand même ! ), plus fragiles (ça, j' en sais quelque chose) et ont une espérance de vie moindre (au moins une bonne nouvelle !) et aussi persécutés par les papillons de nuit ! Non, ça, c' est une blague, c' est juste parce qu' il y en a un, entré par la fenêtre de mon bureau -il fait si bon le soir dans nos contrées du Sud - qui n' arrête pas de venir se heurter contre moi, je suis désolée, j' espère qu' il ne se fait pas trop mal.
Finalement, mes journées commencent bien à minuit (ceci en réponse à quelqu' un qui me demandait quand commençait pour moi la journée, il devrait lire ce blog où j' ai déjà manifesté cette malheureuse propension à commencer à vivre quand la majorité dort ). Ceci revient au début de ce texte : un gaucher scientifique, ou tout au moins historien, disait qu' être gaucher revenait à vivre sans cesse à contre-courant, même dans les plus infimes détails du quotidien et des ustensiles : ciseaux, couteaux, fourchettes etc. , il est vrai qu' il s' agit d'une sorte de jonglerie permanente mais on s' y fait.
Les animaux peuvent-ils être gauchers ? Ce serait intéressant de se pencher sur la question, si ce n'est déjà fait. Quand ma chatte me salue le matin, elle ne me tend pas la patte mais les deux, en équilibre sur son derrière. Les chats ou chiens seraient-ils ambidextres?

dimanche 9 août 2009

a propos d' "Opéra Café"

-Puisqu'il en était question précédemment. Je rapporte aussi un extrait du blog d' un ami, parce que j' ai beaucoup aimé cette transmission d'une sensation de lecture, parce que ce qu' il a écrit là est un écho de ce que j' ai essayé de dire, d' écrire dans ce roman. Il ne parle pas de propos "indéfendables" etc. etc. Les "vrais" lecteurs, lecteurs amateurs si on veut, amateurs au sens étymologique du terme : "personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses)" , sont beaucoup plus subtils que les professionnels - les éditeurs- . Bien sûr, ceux-ci sont "parasités" par la nécessité de publier un " produit " vendable, mais alors où est la littérature ? Ou, pour reprendre le titre d'un essai passionnant de Jean-Philippe Domecq : " Qui a peur de la littérature ? ", remise en question de l' édition et de son pouvoir qui lui a valu, malgré une oeuvre solide derrière lui, de ne plus trouver aucun éditeur (parisien, bien sûr) pour publier ses ouvrages postérieurs.
C' était la suite de " c'est bizarre les éditeurs" (1 et 2)---------

"Etrange expérience que celle de lire un livre dont on connaît l'auteur.
Impression que nous sommes deux à lire, simultanément, que les deux voix se superposent, en écho et en stéréo.

Heureusement que cela s'estompe avant de devenir cacophonie...

Etrange histoire que celle de George, X et Espera, triangle de souffrance aux enfances déchirées, qui gravite autour de ce café chaleureux comme l'amour qu'ils n'ont jamais vraiment eu.

Etrange opéra qui se joue en trois actes glissants, comme une valse autour de Don Juan.

"Don Juan apporte avec lui tous les visages du monde et son frémissement vient de ce qu'il se connaît périssable. Don Juan a choisi d'être rien."

Orchestré par Sylvette RAOUL, Opéra Café est une douloureuse polyphonie où la réalité ne cesse de rattraper les rêves. Où les illusions ne durent qu'un temps. Où la statue du Commandeur toujours triomphe...

"Je fuis souvent. C'est le seul sport que je pratique. A chacun son jogging."

lundi 3 août 2009

c' est bizarre les éditeurs (2)

Alors, pour en revenir à la question, "suite" mais pas "fin", il y en a un, connu, dont je tairais le nom par charité (non pas chrétienne mais humaine) qui m' a écrit : " les propos tenus par votre héroïne ne sont pas défendables". Stupéfaction ! La "morale" de mon "héroïne" est certes contestable mais je croyais qu' on ne faisait pas de littérature avec de bons sentiments, erreur sans doute de ma part, cette "héroïne" ne tient aucun propos antisémite, raciste ou autre mais elle défend son rejet de toute morale bourgeoise ou conventionnelle, elle choisit les hommes qui lui plaisent et les jettent après usage, c' est une femme libre, ou qui le croit, c'est peut-être ça qui n'est pas défendable ? Pire ( ? ) encore, l' éditeur en question s' enferre : " vous avez voulu raconter une histoire d' amour entre deux femmes et vous n' y êtes pas arrivée ". Ah bon ? ! Re-stupéfaction. Eh bien, non, je sais ce que j' ai voulu raconter et ce n' est pas ça du tout, c' est simplement l' histoire d' une femme qui ne vit que pour le pouvoir qu'elle peut exercer sur d' autres (homme et/ou femme). Christiane Rochefort, indignée par cette lettre de refus, m' a dit : " c'est un voyeur et il regrette que tu n' aies pas écrit ce qu'il attendait, ce mec est un c..." . Ce roman a été publié par "Le Temps des Cerises" , il va y avoir 10 ans, il se nomme "Opéra Café" , et aucun des lecteurs, que j' ai rencontrés ou qui m' ont écrit, ne m' ont exprimé ce genre de propos débiles qui n' ont rien à voir avec la littérature.
Petit supplément : un ami, ami lui-même de l' éditeur en question, après que je lui ai rapporté le contenu de cette lettre, s' est exclamé : " Mais pourquoi ne lui as-tu pas dit que tu étais une amie à moi ? ! " Ben, je ne savais pas encore que les manuscrits intéressants étaient ceux d' ami(e) d' ami.

dimanche 2 août 2009

Il y a si longtemps...

... Que je n' ai pas écrit. Mais j' ai beaucoup lu. Une autre façon d' échapper à la réalité, j'ai lu des livres en quantité, je retiens surtout "Le lièvre de Patagonie" de Claude Lanzmann, passionnant de la première à la dernière page, l' itinéraire d'un homme, d'un intellectuel, d'un créateur, dans ces soixante dernières années, une pensée d' une richesse et d'une intelligence immenses. Lu aussi "Ramon", biographie de Ramon Fernandez par son fils, Dominique, même si ce rapprochement semble incongru, il y a là aussi un itinéraire personnel qui s' achève presque parallèlement au moment où Lanzmann situe ses mémoires, dans ces quelques années cruciales de l' occupation et du pouvoir nazis sur le monde où certains faisaient le "bon choix" et d' autres se fourvoyaient, alors qu 'il y a là deux hommes intelligents, l' un au début d' une vie d' engagement et de remise en question courageusement assumée (Lanzmann), l' autre à la fin -prématurée- d'une vie d' engagement et de remise en question jusqu'à ce que celle-ci s' efface au profit d' un aveuglement suicidaire (Ramon Fernandez), et d' un attachement à un chef jusqu'à l' adhésion à ses erreurs tragiques. Pourquoi ? Il me semble, non, je suis certaine, qu' aliéner sa pensée, sa conscience, sa réflexion à celle d'un autre est une démission de son être propre, un suicide intellectuel. Pas de "chef", jamais ! Quoi qu'il arrive, garder sa liberté de pensée, sa capacité de critique, et surtout d' autocritique, même si ce terme a été galvaudé par des idéologies mortifères, ce qui est un pléonasme : toute idéologie est non seulement mortifère mais mortelle pour ceux qui en sont les victimes, consentantes ou non.
Une autre très belle lecture, apparemment sans aucun rapport avec les autres, sinon, là encore, une expérience humaine, de femme plus précisément, ce qui ne veut pas dire que les hommes ne soient pas concernés par ce livre, bien au contraire, un roman où se mêlent réalité et fiction, rêve - ou cauchemar - et vécu, une écriture superbe, une histoire (des histoires...) envoûtante(s). Ça s' appelle "La maison des temps rompus" de Pascale Quiviger, Editions du Panama, 2008.