saka

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mardi 28 février 2012

28 février 2012...

Demain, ce sera mon vrai anniversaire. Aujourd'hui, cela fait trente ans que mon grand frère est mort. Depuis longtemps, je suis plus vieille que lui -dans la vie- et pourtant il reste toujours "mon grand frère". Il est mort le jour de mon faux anniversaire ou anniversaire de substitution (?), il y a toujours eu deux clans dans ma famille et mes proches, ceux qui me souhaitaient mon anniversaire le dernier jour de février, et ceux qui me le souhaitaient le 1er mars pour respecter le nombre de jours. Moi, je n'ai jamais su choisir, dans les années non bissextiles il n'y a que le 2 mars où je me dis : "bon, ça y est, j'ai vraiment un an de plus". Mais depuis ce terrible 28 février 1982, je crois que je préfère être née un 1er mars. De toutes façons, c'est un problème insoluble. Si c'est vraiment un problème... Parce que le vrai problème c'est ce temps qui passe inexorablement et de plus en plus vite. Je me proclame championne d'énonciatrice de clichés : le temps qui passe de plus en plus vite etc. Mais les clichés ne sont que l'expression d'une réalité partagée par tous, à partir d'un certain âge pour ce qui concerne ce passage du temps, l'intéressant serait de savoir, pour chacun, quand advient cette bascule, entre le temps éternel - ou vécu comme tel - et le temps compté. Quand prend-t-on conscience précisément que toute vie, et la nôtre en particulier puisque nous sommes des êtres éminemment égocentriques, s'approche inéluctablement de son terme ?

lundi 20 février 2012

constat..

Depuis quelques temps je me trouve laide, moche, vieille et fatiguée ou bien : loche (c'est une limace), maid(e), viée et fatigueille, ou bien encore  : vioche, mieille, laitiguée (larguée ? ) et fatigaide (à l'aide ! ) ou bien : vatiguée, lieille, mioche et ...  zut  ! -restons polie- fatigaide (à l'aide, à l'aide, bis repetita).
A votre tour ?

dimanche 19 février 2012

ratage général...

Le 14 février, j'ai écrit un long message et, sans doute, fait une mauvaise manip, tout le message a été effacé. Il y a des moments où je déteste l'internet, facebook, blog et tout ce qui se transmet par l'intermédiaire d'un clavier et d'un ordinateur, il faut tout le temps "sauvegarder", "enregistrer"... D'accord, Internet permet des échanges multiples, variés et tutti quanti (sauf que je n'ai aucun retour de mes éventuels lecteurs, je sais juste combien de messages ont été lus -ou parcourus-, par jour, semaine ou mois, dans quel pays), mais le papier et le stylo, même si leur diffusion est limitée, restent le moyen le plus fiable de l'écrit. Je suis d'accord aussi avec le message d'Amélie Nothomb sur France Inter pour inciter les lecteurs à postuler pour le Prix Inter, quand elle dit que le papier est un support matériel et permet d'être vrai, authentique. J'applaudis des deux mains. Mon dernier (mais je l'espère, pas "le dernier") texte en est la preuve, j'ai cédé aux sirènes du gain de temps quand on écrit directement en traitement de texte. En fait de gain, j'ai perdu des pages et des pages, ce qui m'a plongée dans des désespoirs successifs et totalement stérilisée pendant des semaines en ce qui concerne l'écriture. Finalement, ma méthode "à l'ancienne" me convient beaucoup mieux : on écrit à la main, avec un stylo (ou un crayon, ou un stylo-bille, peu importe) sur des feuilles libres, un cahier d'écolier (ma préférence) et on finalise avec l'ordi, ce qui permet une relecture,  et surtout une ré-écriture, étape essentielle du processus. On fait des vrais manuscrits, avec ses biffures, ses repentirs, ses ajouts, on est dans le sensuel, le jouissif c'est-à-dire le contact avec le stylo, le papier, SA propre écriture qu'on a parfois du mal à relire, mais tant mieux parce que la lenteur de ce travail l'enrichit. Ce prétendu "gain de temps" n'est pour moi qu'un appauvrissement de l'écriture qui est un artisanat, et devrait le rester.
Si j'ai intitulé ce texte "ratage général", c'est à cause de ce texte du 14 février disparu à jamais - ce n'est pas grave, aucune idée géniale, sans doute, ne méritait sa publication - et aussi ces pages perdues -pas plus géniales sûrement - mais qui m'avaient apporté un (in)certain bonheur d'écriture.
En conclusion :  vive l'artisanat, la main et le stylo inscrivant sur du papier un texte à la fois éphémère et durable, parce que permanent et concret.

mardi 14 février 2012

mes yeux...

... me jouent de mauvais tours. Ce sont des yeux de lapin russe époque soviétique : plus rouges que rouges ! Je me bats contre une conjonctivite allergique qui résiste férocement depuis près d'un mois. D'habitude, c'est au printemps, mais là, comme on a eu le printemps au mois de janvier, iris et roses en fleur et jasmin en bouton, il y a dû y avoir quelques pollens en vadrouille qui se sont jetés sur -et dans- mes yeux, ça pique, ça gratte, ça larmoie, j'ai l'air éplorée en permanence.J'ai essayé de joindre une photo pour "preuve à l'appui", ça n'a pas marché, et dans le fond, tant mieux, c'est quoi ce masochisme de vouloir publier une photo "yeux de lapin russe" ? Je tiens tant à mes yeux et à leur capacité de LIRE et  regarder : une tempête de neige sur Toulon dimanche matin, les petites mésanges huppées et le rouge-gorge qui viennent picorer les boules de graisse et les graines disposées à leur intention. LIRE : en ce moment "Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman, livre bouleversant, écriture magnifique superbement traduite de l'hébreu par Sylvie Cohen, qui a habité à Toulon et que j'ai croisée, par hasard. Traduire est une performance exaltante -j'ai collaboré à une traduction de l'anglais d'un roman de Bernice Rubens, "L'autre Messie"(Editions du Félin) avec mon amie Geneviève Jackson, travail passionnant et qui a totalement séduit l'auteur-il y a longtemps de cela.
Message décousu, en vrac, mais qui sous-entend tant et tant de choses sur le regard, la lecture, le passage d'une langue à l'autre, sujets sur lesquels je pourrais écrire des pages et des pages. Tout cela pour en conclure que je tiens à mes yeux comme à la prunelle... de mes yeux !