saka

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samedi 8 décembre 2012

le blog n'est-il qu'un alibi ?...

Un alibi pour ne pas écrire, pour ne pas accomplir un vrai travail d'écriture. Le blog, c'est épatant, c'est un premier jet, spontané, réactif, affectif, bref c'est un brouillon, ce n'est pas encore de l'écriture, c'est un écrit, c'est un cri que l'on adresse à des inconnus non pas innombrables -ne rêvons pas- mais existants cependant et respectables, et de ce fait on essaie de leur livrer quelque chose de cohérent et de lisible, ou à peu près. Mais ce n'est pas de l'écriture, c'est, au mieux, de la pré-écriture, ou bien de la post-écriture parce que je n'ai pas le souvenir d'avoir créé un texte littéraire à partir d'un écrit du blog, en revanche je pense m'être servie du blog comme réflexion, ou reflet, d'un texte autre, plus profond,  déjà mené à terme.
C'est bizarre le blog, pour paraphraser Christiane Rochefort ("C'est bizarre l'écriture"), ce n'est pas, surtout pas, un journal intime -comment cela se pourrait-il puisque c'est "publié"?- ce n'est pas non plus le journal d'écriture d'une oeuvre en cours ou achevée, ce qui est le cas de "C'est bizarre l'écriture" journal postérieur de "Printemps au parking", et oeuvre littéraire à part entière, c'est un balbutiement, un écrit intermédiaire, forcément censuré, à mi-chemin entre le journal intime et l'oeuvre de fiction, l'écrit auquel on recourt quand on est plus ou moins en panne, ou plutôt en suspens, de l'écriture de "quelque chose" de beaucoup plus important, quelque chose qui fait peur et devant laquelle on renâcle, c'est une piste d'entraînement, un peu comme si on s'assurait qu'on est capable d'aligner quelques phrases qui aient du sens.
Je me rends compte que je parle là d'un blog d'écrivain, parce qu'il existe, bien évidemment, des blogs qui traitent de quantité d'autres choses mais qui passent forcément par le media de l'écriture. Ce ne sont pas, pour autant, des textes littéraires, et pour ceux-ci, a priori, le blog n'est pas un alibi, juste un compte-rendu, un état des choses, et l'écriture ne serait donc pas leur préoccupation première ? Ah bon ? Mais dans quel monde est-ce que je vis, moi ?