saka

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lundi 27 août 2012

photos d'identité

Je me demande qui est le sadique pervers (masochiste aussi puisqu'il est soumis à son décret ou loi) qui a imposé les photos d'identité où il est interdit de sourire, où l'on doit avoir l'air d'être "neutre" (si on est venu au monde, ce n'est pas pour être neutre mais un individu particulier et unique) , le résultat étant qu'on a tous l'air d'avoir enterré notre famille la veille, ou le jour même, ou bien d'être des repris de justice pris en photo juste avant d'intégrer leur geôle. La France ne présente plus à ses concitoyens ou à des citoyens européens- ou plutôt à des représentants de leurs lois- que des gueules d'enterrement. Je comprends que soient exclus les voiles,  ou les chapeaux (encore que, pour ces derniers j'ai un doute..) mais le SOURIRE ? ! Ce qui nous donne notre humanité, notre singularité ? Je ne comprends pas : un sourire ne dissimule jamais le visage, il est juste la signature d'une personnalité, d'un individu UNIQUE (pardon pour la redondance). Y aurait-il une arrière-pensée : ne surtout pas rendre sympathique le citoyen contrôlé ? Signifier à tous les contrôleurs d'identité - policiers, gendarmes, douaniers- que nous sommes tous des délinquants en puissance avec nos gueules patibulaires de six pieds de long ?
N'étant pas totalement maso, je ne livrerai pas les dernières photos d'identité que j'ai dû effectuer je n'ai pas envie de débecter mes lecteurs et/ou mes amis, à ceux-là je dédie mon plus beau sourire qui signe ma réelle identité.

dimanche 26 août 2012

aujourd'hui j'ai aimé le mistral

Je sais, c'est extrêmement égoïste par rapport à ceux qui ont subi l'incendie qu'il a contribué à entretenir dans les Bouches-du-Rhône, mais, en ce qui me concerne, il m'a fait renaître à la vie, il a balayé la chape de chaleur lourde et humide que je hais, qui m'anéantit, me coupe les jambes et sape mon peu d'énergie. Ce matin, l'air était frais, léger et, Dieu ! que c'était bon de le respirer, après ces jours et ces jours plombés, moites, épuisants. J'ai toujours aimé la chaleur -sèche surtout- dans la mesure où je peux m'en prémunir, m'enfermer la journée avec un bon livre, sortir la nuit tombée mais quand je dois assumer courses, préparations de repas, lessives (en machine), étendage, ramassage et éventuellement repassage -que je zappe un maximum-, pour "famille nombreuse", je n'y arrive plus, j'en ai marre, je deviens odieuse, agressive et gueularde (presque geignarde, ce qui est le pire) et donc, ce faisant, coupable de ces sentiments et ressentiments forcément honteux, victime pantelante de la doxa qui m'impose le bonheur et la reconnaissance éternels d'être grand-mère, comme si c'était une identité et non pas une péripétie de ma vie. Victor Hugo et son art d'être grand-père me font bien rigoler, j'imagine qu'il n'a jamais couru les marchés (pas les hyper qui n'existaient pas), jamais mis les pieds dans une cuisine pour préparer à manger à des gamins qui tordent le nez devant ce qu'on leur propose, hormis pâtes, riz et pommes de terre, frites de préférence. Cher Victor, moi aussi, j'aime mes petits-enfants, j'aime les écouter, les observer, parler avec eux et ce, d'autant plus, que je n'ai pas à me demander ce que je vais leur faire à bouffer ce soir, il est vrai que j'ai le tort d'être une femme, du XX1ème siècle, écrivaine inconnue mais écrivaine quand même parce que c'est ça ma véritable identité, quand je m'y autorise.

vendredi 10 août 2012

le silence de la nuit...

... quelle bénédiction ! Grâce à Dieu, les cigales se taisent à la nuit tombée, ce soir -dans mon quartier privilégié- , les humains aussi, ils sont peut-être partis en villégiature ou se reposent de ces journées épuisantes de grosse chaleur. Rentrée chez moi depuis samedi dernier, j'essaie de reprendre pied dans le réel, ces parenthèses de "vacances", si bénéfiques soient-elles, ont leur revers de la médaille (oh non ! plus de médailles, pitié, plus de J.O. !), après la vacance au sens premier du terme, c'est le retour dans la réalité, moche, et pire : terrifiante. Pendant les J.O., la (les) guerre(s) continue(nt) et les J.T. et/ou infos radio passent allègrement des performances et autres merdailles obtenues par les nations diverses et variées aux massacres perprétés en Syrie, au Mali où se commettent non seulement les meurtres et les exécutions les plus arbitraires et les plus barbares mais la destruction systématique d'oeuvres d'art et d'architecture, patrimoine de l'humanité, au nom du pire des obscurantismes. Je sais, j'ai déjà écrit à ce propos, j'ai déjà hurlé ma révolte, et je sais que je ne suis pas la seule, mais je continuerai, atterrée par le cynisme extrême des gouvernements russe et chinois, et ce système imbécile des Nations prétendument Unies qui permet aux autres nations, les bien-pensantes qui votent dans le "bon sens" de se dédouaner de toute responsabilité dans les exactions et meurtres de masse qui se déroulent et se donnent à voir à nos regards horrifiés mais pire encore : blasés et forcément complices. Pendant la Shoah, on pouvait encore dire : "on ne savait pas" bien que certains et non des moindres "savaient", maintenant tout crime contre l'humanité est à ciel ouvert, ou plutôt à écran ouvert, et tout le monde accepte, continue à dîner tranquillement et commente : "Oh, quelle horreur" ! quand les victimes, dont des enfants, racontent comment on leur a arraché les ongles et autres joyeusetés.
Je vais continuer à égrener les lieux communs et les banalités, tant pis, mais l'espèce humaine est la pire qui soit au monde. Bon retour de vacance(s) et surtout, surtout, restons dans notre vacuité : " Ils meurent ! Oh, que c'est triste ! Mais il faut bien mourir un jour "... Oui, mais sans se faire arracher les ongles avant, c'est mieux.