saka

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samedi 28 juin 2014

"Desolations" (David Vann) ? !

Avec un sens de l'à-propos particulièrement judicieux j'ai entamé la lecture de ce livre tout à fait intéressant, le seul de David Vann que je n'avais pas encore lu, bien qu'il soit le deuxième qu'il ait écrit (ou publié) après "Sukkwan Island" qui l'a "révélé" , tout au moins auprès du public français. Cet écrivain a le don d'analyser et mettre en évidence les relations inter-familiales (pathologiques ou/et constitutives ? ), leurs terribles conséquences sur les individus concernés, à savoir l'inévitable solitude/incommunicabilité inter-humaine. Surtout dans ce cadre-là : parents/enfants, couple homme-femme. Toutes choses indéniables mais dont il rend compte avec un talent lui aussi indéniable, avec des flèches qui atteignent leur but, par exemple, entre autres : " On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront." Et tous ces livres révèlent la même lucidité terrifiante. Bien sûr, il pousse les situations jusqu'à l'extrême mais on est complètement happé par la probable véracité des personnages et de ce qu'ils vivent.
Quant au "sens de l'à-propos"cité plus haut, c'est parce que la douleur physique, en soi extrêmement désolante, est actuellement mon lot -mais, je l'espère, va cesser- et que, par un malencontreux masochisme coutumier, je me crois obligée de la conforter par une lecture susceptible d'entraîner une douleur morale mais... considérablement relativisée par le talent littéraire de l'oeuvre en question.
Une réserve : le correcteur a mal fait son boulot, j'ai noté, jusqu'à présent, deux phrases incohérentes, absence de verbe, oubli de mot, pas le courage ce soir de les rechercher et  les citer précisément mais je suis frappée par la fréquence de ces erreurs dans les ouvrages actuels. J'ai la sensation de lire avec un troisième oeil qui se met soudain à m'envoyer un signal d'alerte quand il détecte une faute d'orthographe, de syntaxe ou de sens d'une phrase.