saka

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mercredi 30 novembre 2011

la vieillesse est un naufrage...

... ainsi que le disait de Gaulle. Mais avant la vieillesse, il y a le "vieillir", qui passe totalement inaperçu -ou presque, pendant un certain laps de temps- et où, avant le naufrage, on sent qu'on est juste en train de naviguer à vue, c'est-à-dire sans réelle appréhension de ce qui est à venir et sans certitude aucune d'accomplir ce que l'on se croyait toujours à temps d'accomplir.  Cela peut durer plus ou moins longtemps -on espère le plus longtemps possible, bien sûr- mais il y a un moment, un instant, où ça y est, on sent qu'on a basculé d'un temps illimité ou qu'on croyait tel à un temps compté, non plus indéfini et irréel, mais défini et pas forcément plus réel, et c'est là que le bât blesse : notre temps ne s'ouvre plus devant nous telle une voie royale mais se ferme, se rétrécit et pourtant on ne peut imaginer le moment où il ne sera plus. C'est sans doute la grâce ou la malédiction de la condition humaine, c'est, de toutes façons, son ambiguïté et ce qui en fait son prix, même quand il y a de moins en moins d'avenir, on est toujours en devenir jusqu'à l'heure ultime où on devient encore sans doute mais on ne sait ni qui, ni quoi, ni vers quelle destination.
C'était ma minute de philosophie du Café du Commerce. Et, ceci dit, je n'envisage pas ma fin avant d'avoir terminé le manuscrit en cours, sachant que mon corps physique ne me demandera pas mon avis.

dimanche 13 novembre 2011

j'aime...je n'aime pas...

Il me semble me souvenir qu'il s'agissait d'un livre de Jacques Drillon, à partir d'une construction semblable au "Je me souviens" de Georges Perec. Hélas, j'aime et je n'aime pas le bordel de ma bibliothèque personnelle : il faut être très motivée pour virer les deux premières rangées + les livres entassés au-dessus des deux rangées, multipliées par le nombre d'étagères. Bref, je renonce... A quand la bibliothèque idéale, dans une pièce totalement extensible, avec des livres sur une seule rangée, un escabeau roulant ? Jamais sans doute...
J'aime les livres qui m'entourent et qui me submergent.
J'aime les livres que j'ai lus et qui m'ont enrichie.
J'aime les livres que je n'ai pas encore lus et que j'ai envie de lire.
J'aime le livre que je lis en ce moment : "Lacan  lecteur de Gide" et je remercie Laurence P. qui me l'a offert (je suis une "fan" de Gide, de longue date, au risque d'être totalement démodée - mais je m'en fous- et de Lacan aussi dont, cependant, je n'aime pas tout ce qu'il a écrit et que j'ai lu mais que je n'ai évidemment pas lu intégralement.)
Je n'aime pas l'ami qui me trahit - désolée pour lui, je ne peux pas mettre au pluriel, exceptée une vieille trahison d'une "elle"pour les mêmes motifs - parce que j'ai essayé de l' (les) aider en leur consacrant beaucoup de temps, d' énergie et que, sans doute, l'ampleur de leur dette ou ce qu'ils vivent comme telle leur fait me haïr.
Je les ai aimés mais je me suis résignée à penser que je n'en ai rien à foutre. L'égocentrisme, l'incapacité à se mettre à la place de l'autre est une implacable condamnation à mort (psychique) et à la solitude dont ils disent tant souffrir. Mais quand ces gens-là me traitent de "conne", c'est curieux, cela me blesse affectivement -énormément- mais je ne prends pas au sérieux ce jugement et j'ai juste envie de dire : " c'est celui qui le dit qui l'est", selon la formule consacrée qui n'est sans doute pas aussi débile qu'elle en a l'air.
La moralité de cette (ces) histoire(s) devrait être : il ne faut surtout pas aider ses amis -ou que l'on croit tels- mais (version optimiste) il en existe sans doute d'autres, des "vrais"... que l'on peut aider en toute impunité, et qui peuvent vous rendre la pareille, je l'espère !!!

jeudi 3 novembre 2011

Episode cévenol...

J'ai peur, très peur pour ma maison du Gard, pour la petite ville de Sommières que j'aime tant, soumise aux "vidourlades", le Vidourle si beau, si paisible en temps ordinaire mais qui, gonflé par le déluge, déborde et envahit la ville, ravageant tout sur son passage. J'aime tant ma région, excessive, et inquiétante : sécheresse, inondations mais si belle. Si j'y vivais au moins, je pourrais veiller, espérer, deux cent kilomètres m'en séparent, ce n'est rien et c'est beaucoup. Et je ne peux plus rien sauver puisque je n'ai plus d'étage. Dans cette maison j'ai vécu de grands moments de bonheur -et d'écriture quand j'y étais seule- et de grands chagrins : je l'ai vu ravagée par la grande inondation dite "de Nîmes", par le feu, par le cambriolage, j'y ai vécu plusieurs vies et je serai enterrée tout près d'elle, je l'aime et je la crains. Pourquoi, comment, une maison peut-elle être aussi importante ? Je ne peux me résoudre à penser qu'elle n'est qu'un bien matériel, je sais, au fond de moi, qu'elle a un tout autre sens. Je me demande seulement jusqu'à quand je pourrai supporter une relation aussi intense. Peut-être, sans doute, me faudra-t-il accepter qu'elle ne soit plus un jour que le souvenir d'une passion, d'une partie de mes origines, de mes meilleurs souvenirs d'enfance. Je n'arrive pas encore à y renoncer.