dimanche 29 août 2010
de l'importance de certains bijoux : bagues, alliances, symboles...?
dimanche 8 août 2010
portrait d'une orpheline
C'est extrêmement étrange, cette sensation de vide, de creux au plus profond de soi, jamais je n'aurais cru éprouver un sentiment pareil, je me rends compte que la femme qui m'a portée dans son ventre, faisait partie de moi comme je faisais partie d'elle. Finalement le seul être au monde avec lequel on ait eu une telle symbiose, pendant neuf mois, c'est la mère, la seule, l'unique. Et même quand on a cru s'en être détachée, quand on l'a trouvée pénible, emmerdante, et qu'elle l'a été, même quand on a pensé être soulagée à l'idée de sa disparition, je crois qu'on n'a pas pris la mesure du réel, de l'absence définitive. Tous ces sentiments ambigus, de colère, de révolte, d'amour/haine sont absolument anéantis quand on est confronté à son cadavre, à ce corps qui nous a donné la vie déserté par la vie. C'est un choc extrêmement violent. Et on est obsédé par les derniers jours, dont on sait que ce sont les derniers, mais la vie est encore là, dans la respiration, le souffle, le mouvement des yeux, de la bouche. Et puis, plus rien, un silence et une immobilité définitifs. Et on se prend dans la gueule le sens de "plus jamais".
Je crois que dans l'amour, vrai, total, quand on fait l'amour, la jouissance vient aussi de cette sensation unique de fusion, même si elle est brève, de deux corps imbriqués l'un dans l'autre, vivant l'un par l'autre et l'un pour l'autre. Un rappel à la vie intra-utérine. Entre deux êtres qui s'aiment, cette union-communion des corps crée un lien puissant, indélébile, qui persiste jusqu'à la mort, de l'un et de l'autre. Mais, la fusion totale, définitive, est impossible, nous naissons marqués de la nécessaire séparation, nous naissons dans un cri de peur, de révolte, à notre condition humaine, livrés à la solitude qui sera jusqu'au bout notre seule et fidèle compagne mais qui s'effacera obligeamment devant nos amours de toutes sortes, avant de nous dissoudre en elle-même.