saka

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dimanche 22 juillet 2012

"errare humanum est" (bis)

Eh bien, non, j'avais bien écrit "gravons" et non pas "signons". Pourquoi ai-je pensé que je m'étais trompée ? peut-être parce qu'une ligne en-dessous, il est question de "signe" ? Ou alors, je commence à perdre la boule...

samedi 21 juillet 2012

"errare humanum est"

Pour ceux qui n'auraient pas étudié le latin, traduction du titre : "l'erreur est humaine".
Dans le message précédent ("Encore Haruki Murakami"), je pense avoir fait une citation erronée : à propos de la chanson de Brassens, le deuxième vers, je crois, n'est pas "ne signons pas nos noms au bas d'un parchemin" mais " ne GRAVONS pas nos noms au bas d'un parchemin ", ce qui est beaucoup plus ... grave  ! On signe un papier, parfaitement destructible, on grave sur la pierre, le marbre, donc dans la durée, en tout cas une durée bien supérieure à celle du papier, et surtout du parchemin, peau d'animal (chèvre, mouton, agneau).

Encore Haruki Murakami...

Je viens d'achever la lecture de "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ", très beau roman dans lequel j'ai retrouvé des prémisses de "1Q84", un amour d'enfance qui laisse une marque indélébile, inoubliable, comme toute chose vécue dans cet état -l'enfance- où l'être n'est pas encore entamé, abîmé par la vie, où tout compromis est impossible parce que la perméabilité aux émotions et la sincérité absolue n'existent qu'à ce moment-là, perdurent sans doute chez un petit nombre de personnes qui acceptent de rester vulnérables et qui le paient très cher. La vie authentique est à ce prix, je pense, celui de la souffrance, mais par ailleurs,  est-ce que ceux qui acceptent les compromissions, les soumissions ne sont pas des êtres morts avant la mort-même, la vraie. Se construire une armure, une carapace, est-ce que ce n'est pas accepter de mourir de son vivant ? Mais alors, quel est l'intérêt de cette vie-là ?
Autre chose qui m'a frappée dans ce roman de Murakami, c'est l'importance de cet acte, si minime en apparence, de se prendre par la main, de garder en soi ce souvenir de deux mains qui se joignent, geste éminemment humain qui exprime tout l'indicible, la main qui engage tout l'être : "j'ai l'honneur de ne pas te demander ta main" a écrit et chanté Brassens, conscient sans doute de l'importance et de la gravité de cet engagement suprême - et social-  qu'il précise par les vers suivants : "ne gravons pas nos noms en bas d'un parchemin" (au fait, c'était de lui, ou d'un autre poète ? je ne sais plus...). La main qui signe, la main qui lie et qui relie, la main trait d'union qui, parfois, se rompt mais dont le souvenir, intact, demeure.

vendredi 6 juillet 2012

et j'allais oublier !

Merci aux gouvernements russe et chinois, tellement préoccupés du bien-être du "peuple", de tous les "peuples", au nom d'une prétendue idéologie --théoriquement abdiquée par la Russie- et qui regardent sans sourciller le massacre syrien. ONU : summum de la veulerie et de la lâcheté tant que les gouvernements susnommés auront un droit de veto. Là encore, il y a nécessité de réformer les statuts de cette organisation censée régir et protéger les peuples, se faire massacrer devant les casques bleus (cf. Srebenica) ne change rien pour ceux qui se font massacrer, pas plus que la S.D.N. (Société des Nations) créée après la 1ère guerre mondiale  n'a pu éviter la 2ème (seconde, pour les optimistes). C'est à croire que les hommes essaient ou font semblant de dire, proclamer qu'ils ne veulent plus de conflits, d'horreurs, de meurtres de masse mais qu'ils sont incapables d'y renoncer ou de les enrayer, peut-être même qu'ils ne le souhaitent pas : restons dans l'apparence, dans le faux-semblant, au moins cela nous donne bonne conscience. Pendant ce temps, les affaires continuent et c'est, apparemment, l'essentiel.

je suis en colère

... et plus qu'en colère : désolée, désespérée -au sens propre du terme : sans espoir- , je me demande si  l' incommensurable bêtise humaine, et sa cruauté qui va de pair,  trouvera un jour ses limites. Je vois, à la télévision, des images insoutenables en provenance de la Syrie, des enfants torturés, assassinés et je pense à tous les crimes similaires, dans d'autres régions du globe, qu'on ne nous montre pas, je vois des barbares barbus et enturbannés (espèrent-ils cacher leur absence de cerveau ?) détruire à Tombouctou des chefs d'oeuvre d'architecture et de culture du 15ème siècle à coups de pioches et de masses, je vois les mêmes battre sauvagement des jeunes gens parce qu'ils s'aiment hors des liens du mariage et je pense à tous ceux qu'on ne nous montre pas plus, j'entends cet enfant syrien de 13 ans raconter comment on lui a arraché les ongles avec une pince et "quelque chose qui ressemblait à un tournevis". J'entends que la FIFA autorise le port du voile sur les terrains de foot,  je n'avais déjà pas une haute opinion du milieu footballistique mais là, on atteint des sommets d'ignominie et d'hypocrisie : le voile ne serait pas un symbole religieux ou politique (interdits dans le sport international), mais "culturel" (!), on nous prend vraiment pour des cons ! Je vois des malheureuses s'enfermer volontairement dans des barreaux de textile dépourvus de tout sens et d'autres malheureuses non voilées prétendre que c'est parfait puisqu'elles, les voilées, peuvent avoir accès aux compétitions internationales ! Je suis révoltée, infiniment malheureuse devant cette complicité des femmes dans leur propre soumission à une loi décrété par des mâles incultes, je vois ces femmes accepter leur esclavagisation au nom d'une religion tout aussi débile que n'importe quelle autre religion et /ou culture où il est décrété qu'elles sont inférieures aux hommes.
 Je pleure et je hurle de chagrin devant mon impuissance face à cette effrayante, inacceptable et, je le crains, inéluctable régression de l'espèce humaine.