saka

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samedi 24 septembre 2011

tous ces livres...

... qui m'entourent, me menacent en piles instables et se cachent dans de doubles rangées horizontales ou verticales dans mes toujours insuffisantes bibliothèques, je les aime, je les hais. On devrait pouvoir se séparer d'eux pour n'en garder que le contenu immatériel, mais j'en arrive à un point où il m'est impossible de n'avoir pas l'objet sous les yeux, où je dois feuilleter, compulser, pour me remémorer ce que j'ai aimé, ce qui a été primordial, ce qui m'a conduite à une pensée autre, différente, plus ouverte peut-être, ce que j'ai oublié -peut-être totalement à tort-, des choses qui ont été importantes à un moment, un passage, de ma vie et dont j'ai oublié maintenant pourquoi ils ont tellement compté. Les livres, c'est comme les gens, on pense qu'ils sont indispensables, qu'on ne pourra jamais cesser de les aimer et pourtant... Ce qui est terrible, c'est d'être incapables de s'en séparer, de penser  : "celui-là, il ne m'apporte plus rien, il fait partie de moi maintenant" ... Parce que c'est sans doute une erreur : ce qui nous a construit, constitué, en tout cas en ce qui me concerne, je ne peux pas m'en séparer, le mettre au rebut. Je n'ai jamais pu jeter un livre, c'est impensable, c'est comme si je m'amputais d'une part de moi-même.